LE "RÉVERSIBLE" PLUTÔT QUE LE
PERVERS MANIPULATEUR EN 18 LEÇONS
Le terme réversible semble plus
adapté que celui de manipulateur car manipulateurs, nous le sommes tous plus ou
moins, tandis que le réversible, lui, n’est que
cela, il est ainsi fait qu’il semble n’avoir pas d’existence en dehors de ceux
dont il tire les ficelles.. Le réversible répond à quelques critères essentiels
que nous allons énumérer avec des exemples, en 18 points, avec quelques phrases
clef particulièrement significatives.
Il culpabilise l’autre même lorsque ses torts
sont évidents, reportant sur eux sa responsabilité avec un talent parfois
époustouflant :
1 JE LA QUITTERAI POUR TOI SI TU VEUX
MAIS CA LA TUERA
MAIS CA LA TUERA
.. Exemple, il prétend avoir du
mal à quitter une amante avec qui il trompe sa femme.. parce que "ça lui
ferait trop de peine, je n’ai rien à lui reprocher, elle est parfaite"
mais lui assure pourtant la mort dans l’âme qu’il va le faire malgré tout… si elle l’exige absolument, la mettant
ainsi dans la situation de celle qui va blesser une innocente. "Je la quitterai
pour toi si tu le veux mais ça la tuera".
VOUS N’AVEZ PAS D’ONDULEUR ?
Autre exemple : Léna laisse
les clefs d’une maison jouxtant l’endroit où elle travaille (sur le net) à de
jeunes locataires vocatifs qui les lui ont demandées pour prendre des mesures
lui ont-ils dit ; rien ne l’y oblige, ils n’ont signé aucun contrat, mais
elle a consenti par gentillesse. Soudain, plus de net. Deux heures de travail
fichues. Mécontente, elle sort dans le couloir et les voit devant son compteur
électrique qu’ils ont disjoncté par erreur. "Qu’avez-vous
fait ?" Le gars semble étonné. Elle réitère sa question.. "Ah
oui ! On s’est trompés de compteur !" (En fait, ils n’avaient
pas plus à disjoncteur l’un que l’autre !) Pas un mot d’excuse. Elle
proteste, de plus en plus estomaquée par son aplomb : "Bravo, ça me
fait deux heures de boulot perdues !" Réponse du gars, légèrement
choqué (!) semble-t-il : "Mais vous
n’avez pas d’onduleur ?"
Époustouflant, il fallait y penser ! en une seconde, il a trouvé moyen de la mettre, elle, en défaut, et non lui malgré l’évidence de sa boulette ! Une constante : le réversible ne s’excuse JAMAIS. Il n’a JAMAIS tort, c’est l’autre, toujours, quelles que soient les circonstances qui est en défaut, et son réflexe est parfois ahurissant de rapidité comme ici.
IL ME FAUT UNE RÉPONSE RAPIDE !
Léna prend contact avec Jane, une
condisciple de la fac avec qui elle n’était pas vraiment amie mais sur laquelle
elle compte peut-être pour lui fournir le contact d’une autre. Rien n’a changé
semble-t-il, Jane est toujours la réversible qu’elle était il y a 20 ans, elle
vit en Suisse et gagne sa vie en organisant des stages de développement
personnel payants "pour se libérer de ses complexes et sa timidité."
Elle lui écrit trois lignes, Jane répond et apparemment elles se sont dit tout
ce qu’elles avaient à se dire, où elles vivent, ce qu’elles font… Léna a
indiqué à Jane qu’elle avait une galerie d’art dans une ville touristique. Même
sans autre contact, elle a cependant mis Jane sur sa liste et lui envoie
parfois ses blogs. Puis elle a quelques ennuis, ce que relatent les blogs et Jane,
bien que dans la région pour ses stages (elle loue des maisons pour ses stagiaires
un peu partout, surtout dans des régions agréables).. se tait.
Enfin tout s’arrange pour Léna, c’est l’été… et elle reçoit un curieux mail de Jane lui annonçant qu’elle a envie de s’aérer, la vie à Genève est parfois pénible etc.. bref, elle compte venir la voir si elle est OK, ajoutant naïvement (les réversibles ne sont pas tous très subtils) qu’elle se souvient mal d’elle mais fort bien de sa maison et de son jardin (Léna l’avait hébergée autrefois dans sa maison familiale lorsqu’elle s’était trouvée à la rue). Agacée, elle ne répond pas. Jane revient à charge quelques jours après. Elle n’a pas dû avoir son courriel, certainement suppose-t-elle, alors elle réitère sa "proposition" de venir en juillet. [D’autre part, la galerie l’intéresse aussi pour 15 jours en Août parce qu’elle a justement un stage qu’elle ne sait où caser, ça pourrait être bien Attuargues, mais il faudrait que Léna se charge de la publicité, des affiches par exemple, car elle fait aussi des lectures de texte (payantes) etc..] Exaspérée, (le café philo est par principe gratuit), Léna ne répond toujours pas. Et c’est le dernier courriel de Jane, sec : "il me faudrait à présent une réponse rapide, cela fait trois messages que je t’envoie sans réponse ! car tu dois bien t’imaginer que j’ai d’autres opportunités importantes et je dois m’organiser." Léna ne répond toujours pas.. et peu après sur un fil, reçoit une demande assez moche car publique de la rayer de la liste de ses contacts "pour diverses raisons". Chose faite. Les réversibles ne sont pas tous très malins ni bons joueurs ; celle-ci, trop évidente, agaçante certes, n’était pourtant pas vraiment dangereuse.. et du reste réussissait assez mal dans l’existence. (Les réversibles souvent réussissent plutôt bien.)
Enfin tout s’arrange pour Léna, c’est l’été… et elle reçoit un curieux mail de Jane lui annonçant qu’elle a envie de s’aérer, la vie à Genève est parfois pénible etc.. bref, elle compte venir la voir si elle est OK, ajoutant naïvement (les réversibles ne sont pas tous très subtils) qu’elle se souvient mal d’elle mais fort bien de sa maison et de son jardin (Léna l’avait hébergée autrefois dans sa maison familiale lorsqu’elle s’était trouvée à la rue). Agacée, elle ne répond pas. Jane revient à charge quelques jours après. Elle n’a pas dû avoir son courriel, certainement suppose-t-elle, alors elle réitère sa "proposition" de venir en juillet. [D’autre part, la galerie l’intéresse aussi pour 15 jours en Août parce qu’elle a justement un stage qu’elle ne sait où caser, ça pourrait être bien Attuargues, mais il faudrait que Léna se charge de la publicité, des affiches par exemple, car elle fait aussi des lectures de texte (payantes) etc..] Exaspérée, (le café philo est par principe gratuit), Léna ne répond toujours pas. Et c’est le dernier courriel de Jane, sec : "il me faudrait à présent une réponse rapide, cela fait trois messages que je t’envoie sans réponse ! car tu dois bien t’imaginer que j’ai d’autres opportunités importantes et je dois m’organiser." Léna ne répond toujours pas.. et peu après sur un fil, reçoit une demande assez moche car publique de la rayer de la liste de ses contacts "pour diverses raisons". Chose faite. Les réversibles ne sont pas tous très malins ni bons joueurs ; celle-ci, trop évidente, agaçante certes, n’était pourtant pas vraiment dangereuse.. et du reste réussissait assez mal dans l’existence. (Les réversibles souvent réussissent plutôt bien.)
____________
Il ne parle jamais clairement, répond
de façon amphibologique (cela va du blanc au noir !)
2 ÉVITEMENT, FAENA: "ÉCOUTE,
C’EST A DIRE QUE"
Exemple d’évitement. Le
contexte : Léna et Nathan sont un couple séparé, elle vit dans le Midi
mais il prétend venir chez elle quand bon lui semble (ou ne pas venir, à son
bon plaisir) sans prévenir, comme s’ils étaient simplement éloignés par des
circonstances indépendantes de leur volonté. Cette attitude parfois confine à
de l’ingérence et elle exige depuis peu d’être au minimum prévenue. Dans le cas
présent, il lui a dit vaguement au téléphone qu’il comptait venir, sans
précision, et elle veut une date ou une dénégation, qu’importe. Ici un exemple
d’une remarquable faena de matador.
Question : "Tu vas
donc venir ou pas ?".. "J’ai un rendez-vous jeudi mais je peux
le reporter éventuellement.".. "Donc tu vas venir ?".. "C'est-à-dire.. c’est qu’en plus, Tania (une de ses sœurs vivant en Argentine
qui déteste Léna et lui a occasionné des ennuis en série) a téléphoné qu’elle
allait peut-être arriver…" (La réflexion est à double sens, d’un côté il
y a le sens ouvert, il est un bon frère aidant une sœur malade, on ne peut rien
lui reprocher, mais de l’autre il sous-entend qu’il privilégie à sa femme une
perverse dont il n’ignore rien des manigances à son encontre, manigances qu’il
prétend parfois désavouer.. Il s’attend peut-être à ce qu’elle embraye au sujet
de celles-ci et laisse éclater sa colère mais, chose imprévue, elle passe et
revient à son point de départ..) .. "Bon, donc tu ne vas pas
venir ?" .. "C'est-à-dire qu’elle va mal en ce moment, tu
sais, comme je t’ai dit.." .. (c’est un autre essai pour dévier la
conversation vers l’état de santé de celle-ci, qu’il peut alors exposer
longuement quand évidemment ce n’est pas le problème premier de sa femme, mais elle
passe encore..) "Donc tu ne vas pas venir ?" .. "Écoute,
après sa visite, si tout va bien, parce que rien ne le dit, tu sais en ce
moment il lui faut beaucoup de calme, je pense que j’annulerai ma réunion de
l’association.." .. (Il ne lui a jamais parlé de cela et fait comme si
c’était un conseil des ministres dont la date est connue et attendue de tous.) "Bon, donc tu vas venir? J’ai besoin de le savoir.." .. "Écoute, je te rappelle, on passe sous un tunnel ou c’est mon téléphone
qui marche mal, Mikey l’a détraqué en voulant le réparer, tu sais comme il
est.. Ça va couper, je t’embrasse, à ce soir." Le soir, rien. Le
lendemain, idem. C’est elle qui appelle, le surlendemain, avec lui on ne sait
jamais il peut surgir du jour au lendemain. C’est lui qui parle : "Mais tu ne m’as pas rappelé, depuis 3 jours, tout de même je… je me
demandais si.. (il ne finit jamais ses phrases)" .. "Mais c’est toi
qui devais me rappeler, souviens-toi !" .. "Voyons, tu as bien vu
que mon téléphone marchait mal ! Je t’ai dit, Mik me l’a emprunté et comme
toujours.." (Digressions à nouveau, cette fois, c’est la faute de leur
fils, elle coupe..).. "Bon, c’est juste pour savoir si tu vas
venir.. " .. "Ah oui ! (il
feint d’avoir oublié le sujet de la conversation).. justement j’allais
t’appeler pour t’annoncer la bonne nouvelle : Tania ne vient pas.." (il
fait ici comme si elle était suspendue aux décisions de
celle-ci alors qu’elle avait
totalement oublié ce détail, depuis sa
séparation d’avec Nathan, elle s'est éloignée de ses histoires familiales compliquées.) Il enchaîne "Enfin une bonne nouvelle, pour toi peut-être, mais c’est à voir parce
qu’elle a dû se faire hospitaliser pour son histoire, c’est un peu difficile
pour elle parce que"… (il feint qu’elle souhaite l’aggravation de la maladie de
sa sœur, pensant sans doute qu’elle va hurler, c’est raté.. et aussi qu’elle
désire plus que tout le voir, ce n’est pas le cas, ce qui ferait "pour elle"
de l’hospitalisation de Tania une "bonne nouvelle", ce n’est évidemment
pas le cas, afin de la poser en garce.. puis tente la digression : et à
nouveau il va parler longuement de cette femme qui a tout fait contre Léna.. et
dont en effet celle-ci ne se soucie pas (un peu tout de même) des ennuis de
santé –réels– ; si elle le coupe, il la culpabilisera ("tu te fous
qu’elle soit malade, on dirait même que ça te fait plaisir, tu es comme ça avec
ma famille, égoïste, infantile..") elle le laisse donc parler –il est
vrai que Tania est sérieusement malade– et même elle lui donne même quelques
tuyaux basiques – par exemple "ce serait bien qu’elle quitte Buenos
Aires qui est une des villes les plus polluées du monde"–.. qu’il rejette
aussitôt avec hauteur "elle est suivie par les plus grands patrons de
médecine de Buenos-Aires, tu sais..".. (une des caractéristiques les plus
pénibles des réversibles est de se servir de la gentillesse de leurs victimes
pour la leur renvoyer à la figure avec un crachat : ils ne reconnaissent
pas la longanimité et la confondent avec la faiblesse), elle s’abstient
de rétorquer que ça ne l’empêche pas d’avoir une leucémie.. et revient tout de
même à la question de base "donc tu vas venir ou pas?".. "Mais je t’avais dit que je pourrais éventuellement annuler ma réunion
sauf que ça se complique parce que.." (Elle le laisse parler un peu puis
coupe).. "D’accord, donc tu ne vas pas venir ?".. "Ce n’est pas si simple tu sais de diriger une assoc de plus de 100
personnes à présent, on a plein de subventions mais ça me dépasse car les
rivalités des artistes pour les expos, c’est pas facile à gérer, j’ai 50 coups
de fil par jour, je n’en peux plus.." (il va alors digresser longuement sur
les problèmes de son association, reliés à des gens qu’elle ne connaît pas et
qu’il ne veut surtout pas qu’elle connaisse ! prétendant souffrir de ce
qui en réalité le satisfait pleinement.. il a fondé cette
assoc pour faire avec les membres ce qu’il faisait avec elle, poser en
décideur devant une cour quémandant d’être exposée en bonne place… Il adore
parler de leurs intrigues et ça peut durer, elle
coupe).. "Oui, je sais, c’est dur.. donc tu ne vas pas venir ?" .. "Écoute.. (J’entends un appel sur son autre ligne…) ah, ne quitte
pas, j’ai une com urgente.." (Elle attend, longtemps, puis raccroche). Il
ne rappelle pas tout de suite.. Puis, le fait enfin, mécontent : "Mais
tu as raccroché ?" .. "Oui, tu parlais à quelqu’un.."
.. "Mais je t’avais dit de ne pas quitter, ça n’a pas duré longtemps
(!).." .. "J’ai tout de même autre chose à faire.." .. "Bon, si tu le prends comme ça, écoute, ce n’est pas la peine de
discuter, je suis fatigué.." .. "Mais je t’ai juste demandé si tu
venais ou non et quand, ça te prend trois secondes pour me répondre.."..
Là, le ton change, il sent qu’il ne va plus pouvoir échapper et feint la
colère. "Ce que tu peux être exaspérante avec tes questions permanentes,
je suis ton mari après tout (discutable, ce point) et tu me
harcèles comme un patron un employé, qui exige qu’il lui rende des
comptes, bon sang.. "
Il inverse les termes de la
relation, toujours : c’est elle qui le harcèle et non lui qui la
déstabilise en posant au "mari" (au chef plutôt) survenant quand bon lui semble chez un vassal,
exigeant que tout soit prêt pour l’accueillir. "Je
veux juste savoir pour être relativement prête si tu viens, sinon ce n’est pas
la peine de tout ranger et nettoyer.." .. Là, il biche, il tient enfin un
argument et son agacement lui sied. Il va tenter de l’accentuer. "Il est
vrai que tu vis dans un merdier invraisemblable".. (digression sur sa
manière de vivre afin de la mettre en colère mais elle coupe calmement ).. "Soit, c’est pour ça que je veux savoir si et quand tu viens ou
non." Il n’apprécie pas qu’elle le détourne de ses habituelles litanies de
reproches, il n’a pas pu vider son sac, elle n’a pas réagi comme il
l’attendait, ça lui pèse, il lui manque son orgasme. "Écoute, dans ces
conditions, puisque tu insistes si lourdement, considère donc que je ne viens
pas, tant pis (il ne dit plus à présent "pour toi" depuis qu'elle a éclaté de rire à la formule) reste dans ta merde puisque tu t’y complais, et puis
si j’ai pu me libérer je t’appellerai, voilà tout, si tu peux, tu peux, si tu
peux pas, je me ferais une raison.." .. "Non par exemple ! Tu ne viens pas, c'est-à-dire que là, c’est moi qui le décide. Car je sais d’avance que ce sera du jour au lendemain, je
n’aurai pas eu le temps de nettoyer, ça fera des drames, OK donc tu
ne viens pas, ça me va..".. Là, il voit la partie mal engagée (car c’est
lui et non elle qui a "décidé" qu’il allait venir "peut-être") et son ton change à nouveau, se fait d’une seconde à
l’autre enjôleur : "Allons, ne dramatise pas, ne fais pas d’histoires
pour rien, ce que tu peux être susceptible à la fin, infantile, ce n’est pas si
grave tout de même la manière dont tu vis, le problème est tu prends tout comme
une tragédie, ça fatigue.." Bref, il lui sert à présent le discours opposé à celui qu'il tenait une seconde avant, de surcroît le sien ! Vertiges. Il inverse les termes du rapport de
manière ici quasi comique dans sa flagrance : c’est elle qui dramatise… ! alors que
c’est lui qui durant une journée entière ou davantage peut l’agonir de
reproches litaniques allant toujours crescendo lorsqu’il n’est pas satisfait de
la manière dont est tenue la maison ou pour une toute autre raison – et
satisfait, il ne l’est jamais: que ce soit sale, là c’est couru,ou non, ses crises peuvent le prendre sans aucun signe
avant-coureur ou parfois détectables seulement après coup..–
3 TU AS TOUT RATE DANS TA VIE, TOUT !
Ces crises ? Les voici in
extenso, un modèle, cela vaut d'être dit : "Tu t’en fous de la maison, tu vis dans une merde
incroyable, comment peut-on venir chez toi, c’est inouï, personne ne le peut (faux) il y a même des
souris, si si j’en ai vu, je n’en peux plus, il faut vraiment que je t’aime
pour rester dans ce merdier, chez Sophie –ou Michèle, ou Marie..– c’est impec,
le bonheur, regarde Nadia –ou Ariella ou Sabrina, des relations libanaises qu’elle connaît à peine– elle a dit à Nabil autrefois –Léna ne le connaît pas
davantage– qu’elle n’osait pas venir manger à la maison.. on dirait que tu veux
tout saccager, toujours, comme dans ta vie… d’ailleurs tu as tout raté, ta
carrière, l’éducation de tes enfants, regarde Mik, incapable de subvenir
à ses besoins, et Magali, toujours entre deux crises, c’est ta faute, et même
ici où tu es seule, tu n’arrives pas à tenir correctement une maison, tu
détruis tout, d’ailleurs tu as tué ta mère.." – elle est morte par la
faute du cheval de Léna ce qui la culpabilise infiniment en effet mais dire qu’elle l’a tuée
est tout de même un peu excessif – etc.. jusqu’à ce qu’elle hurle et le
vire.. ou qu’elle ait une crise d’angoisse voire de panique.. ce qui lui a
permis de la psychiatriser –une fois– : elle dramatiserait "tout" (!) et malgré toute sa force et son équilibre, il serait
"à bout", ce n’est pas simple de vivre avec une telle
femme qui a certes des qualités mais etc (!).. ce qui lui permet aussi de lui
tenir ensuite sur un ton paternaliste amical… le discours exactement opposé à celui qu’il vient de proférer ! –plus proche de la réalité certes, en
fait c’est même celui de Léna ! – : "Ce n’est pas si
grave tout de même, tu ne vas pas te mettre dans tous tes états pour des
vétilles, voyons, ne sois pas infantile.. etc.." Vertiges ! Il tient
donc deux discours opposés, le premier, celui de la tragédie (à
partir d’un détail-prétexte, il a vu une souris – vrai ou faux–.. il en arrive
à la mort de sa mère qu'elle a causée… ou de la sienne car elle aurait aussi "tué" sa belle-mère, morte à l'âge respectable de 95 ans d’une septicémie) et le second,
destiné à apaiser une pauvre femme en crise frisant la maladie psychique, qui
l’épuise malgré tout son amour pour elle…
car il l’aime tout de même (il est bien bon) alors que tant d’autres
(dans son assoc par exemple) aimeraient tant bla bla (mais il est fidèle, enfin
relativement !) etc..
_______________________
Il change d’opinion et de comportement
(du blanc au noir également) en fonction des personnes et des situations…
4 UN TABLEAU TROP ROSE.. MAIS C’EST TRÈS BIEN !
Exemple. Elle vient de peindre un
tableau. Il l’agonit aussitôt de critiques.. amphibologiques comme toujours. "C’est bien, vraiment, pour un premier tableau (elle peint depuis 5 ans)
mais bon… le bras n’est pas à sa place… mais enfin je ne suis pas spécialiste,
c’est peut-être voulu… (oui, ce n’est pas un tableau figuratif)… non en fait,
le bras ce n’est pas grave, on ne le voit même pas, c’est surtout la couleur
qui jure, ce rose ça ne va pas du tout… tu dois le refaire un ton plus foncé..
et puis… non, en fait, c’est surtout le centrage qui n’est pas bon, la bonne
femme n’est pas au milieu.. c’est voulu ? Ah bon alors je ne dis rien..
mais tout de même ça choque.. mais c’est bien tout de même, vraiment.. j’admire
que tu te sois lancée comme ça, sans avoir pris le moindre cours et que tu
oses.. exposer comme un grand peintre.." (formule ambiguë qui peut
vouloir dire "que tu aies le cran de présenter au public comme si tu
étais un grand peintre, une telle merde" ou "que tu n’aies pas froid aux
yeux") ; le tableau est vendu le lendemain puis affiché à l’office de
tourisme du village. Les gens le regardent. Et lui admire comme tous, copiant
point par point le discours d’un spécialiste ou qu’il croit tel. "Vraiment, l’idée de ce rose tendre opposé à la noirceur du sujet,
c’est une réussite, de même que le décentrage du sujet qui semble apparaître en
biais en point de fuite.." (!) Si elle lui fait remarquer ses précédentes
critiques.. il les a carrément oubliées… ou alors il les ressort à sa manière : "Mais non, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit … oui le décentrage
mais justement ça choque c’est vrai mais on voit tout de suite que c’est voulu
pour et c’est génial…" Non il n’a pas dit que le rose.. "ou plutôt
si mais c’est tout le sens d’une œuvre que de surprendre, il est bien évident
que c’est voulu".. pour qui le prend-t-on ? etc..
Pitoyable, mais destructeur, sauf si un autre regard est là pour rectifier ses critiques dont le seul objet est de se poser lui et/ou de détruire l’autre. En fait, il manque tant de confiance en lui qu’il écrase volontiers qui il croit plus faible (si le tableau n’ait pas été exposé ni vendu, il serait resté "une merde" pour lui et sans doute à la fin par ricochet pour elle aussi) mais s’aligne sur qui il croit plus fort. C’est un être qui, sous des dehors omniscients, arrogants, manque totalement de confiance en lui. Il dit, non pas ce qu’il pense ou sent, mais ce qu’il pense qu’il est bon de dire ou de penser pour poser ou démolir l’autre (les deux souvent, surtout lorsque l’autre est faible ou naïf.. ou simplement aimant !) c’est pourquoi son langage est toujours amphibologique : il faut qu’il puisse se rattraper lorsque des critiques en plus grand nombre ou issues de gens plus qualifiés croit-il s’opposeront aux siennes de zéro à l’infini. Mais il prend ses précautions : ses démolissages ont toujours lieu en tête à tête, ainsi pourra-t-il les nier ensuite. Non non il n’a jamais dit que.. non, elle n’a pas compris, elle lui fait encore dire ce qu’il n’a pas dit, il a dit que… absolument, ce tableau est intéressant et même plus que ça même si au début etc.. ici sa mauvaise foi et sa gêne peuvent être presque comiques.
Pitoyable, mais destructeur, sauf si un autre regard est là pour rectifier ses critiques dont le seul objet est de se poser lui et/ou de détruire l’autre. En fait, il manque tant de confiance en lui qu’il écrase volontiers qui il croit plus faible (si le tableau n’ait pas été exposé ni vendu, il serait resté "une merde" pour lui et sans doute à la fin par ricochet pour elle aussi) mais s’aligne sur qui il croit plus fort. C’est un être qui, sous des dehors omniscients, arrogants, manque totalement de confiance en lui. Il dit, non pas ce qu’il pense ou sent, mais ce qu’il pense qu’il est bon de dire ou de penser pour poser ou démolir l’autre (les deux souvent, surtout lorsque l’autre est faible ou naïf.. ou simplement aimant !) c’est pourquoi son langage est toujours amphibologique : il faut qu’il puisse se rattraper lorsque des critiques en plus grand nombre ou issues de gens plus qualifiés croit-il s’opposeront aux siennes de zéro à l’infini. Mais il prend ses précautions : ses démolissages ont toujours lieu en tête à tête, ainsi pourra-t-il les nier ensuite. Non non il n’a jamais dit que.. non, elle n’a pas compris, elle lui fait encore dire ce qu’il n’a pas dit, il a dit que… absolument, ce tableau est intéressant et même plus que ça même si au début etc.. ici sa mauvaise foi et sa gêne peuvent être presque comiques.