http://larrive.blogspot.com sommaires des blogs HBL dit "feu rouge clignotant"
FABRICATION DE LA MALADIE MENTALE, RECETTE
A partir de "Secret de famille ou pouvoir et violence ordinaire dans des milieux au dessus de tout soupçons"
Hélène Larrivé (Frison-Roche éditeur)
A partir de "Secret de famille ou pouvoir et violence ordinaire dans des milieux au dessus de tout soupçons"
Hélène Larrivé (Frison-Roche éditeur)
Comment se crée une maladie dite mentale ou psychique? Existe-t-elle d'emblée, génétiquement, ou surgit-elle à un moment de l'histoire du malade comme une forme d'échappatoire, de protection, vis à vis d'une situation? Les deux parfois. La maladie se développe comme une réponse à une requête voire une exigence de l’entourage qui en a besoin pour subsister à laquelle le malade consent. En quelque sorte il se sacrifie au groupe. ON le sacrifie certes mais il l'accepte pour le bon fonctionnement de tous. Et parfois il en tire quelque bénéfice secondaire. Il n’est pas exclu, du moins, en apparence. Dans des situations graves ou dramatisées par un élément dominant d’un groupe, il faut un abcès de fixation: ce sera lui.
En ce sens, la maladie protège à la fois le groupe et le malade lui-même -bien que par ailleurs elle le disqualifie-. Cela débouche sur une double dépendance et explique parfois que l’entourage, quoiqu’il l’assure avec force, ne cherche nullement sa guérison, au contraire. Les mots disent une chose et les gestes, une autre, opposée. Ce sont des familles de "double bind", celles où on exige "sois spontané" ou "obéis moi, désobéis" etc… Des familles de double discours. Le médecin souvent fait le jeu des dominants ou du consensus et il s’inscrit dans le rôle qui lui est imparti: il soigne UN malade, parfois fortement péjoré et non le groupe qui l’a sécrété, voire un autre VRAI malade, car il arrive que celui qui est "désigné" n’ait pas le profil tandis qu’un autre, souvent un parent ou un dominant, lui, dysfonctionne de façon manifeste sans que personne n’y prête attention. Le médecin n’est pas là pour désigner, pour juger, mais pour soigner… celui qu’on lui présente! C’est son fond de commerce. Et le "client", par un jeu subtil, parfois involontaire, du médecin tend alors à devenir malade pour de bon, il ne veut pas "décevoir" en quelque sorte et copie ou accentue en lui des comportements pathologiques qu'il n'avait pas mais qui lui sont fortement suggérés. Ainsi, il est, il devient intéressant pour le psy.
Or, une fois formaté, le malade imaginé -et non imaginaire- tend à reproduire un comportement acquis mais résistant et en un sens, protecteur qui, dans un autre entourage, n’est plus adapté. Si bien qu’il va soit s’exclure lui-même et pour le coup, devenir réellement malade soit être exclu (idem) ou transformer le groupe à sa convenance.. pour le pire pour lui! Ou il recherchera un entourage social dysfonctionnant de la même manière que celui dont il est issu; en fait, c'est cet entourage qui va s'en emparer comme d'une proie blessée dont il est facile de se repaître. Il a l’habitude de l’inexistence, de servir et le tolère voire semble le solliciter.
Secret de famille: par exemple le père ou la mère boit en cachette, se drogue ou l’un trompe l’autre qui se réfugie dans des comportements étranges [parfois mais à l'extrême seulement, clastiques ou suicidaires en privé] tout va bien. Enfin… Non, pas tout à fait, c’est l’enfant qui va mal ! Et on entend des freuderies en série qui traînent actuellement dans tous les magazines dits "féminins". "Être parent, c’est difficile"… C’est lui la cause de tout. "C'est le conflit de génération"… "L’adolescence est une période pénible"… Ils manquent de repères, de perspectives… sont trop gâtés"… Mots vains, mots de couverture éternels depuis des siècles [voir à ce sujet la lettre de Cicéron qui fut donnée ironiquement à un journal comme un fait d’actualité, tout y est déjà!] mais à présent renforcés par la médecine qui s'est emparée du logos. Mots qui cachent leur vide. Qui cachent qu’il est socialement mieux considéré d’avoir un enfant "à problèmes" qu’un mari volage, syndrome d'Asperger*, alcoolique ou vagabondeur sexuel. On l'évoque a minima voire a méliorem ! -lorsqu'on ne peut faire autrement- c'est "un homme à femmes.. un grand séducteur... un bon vivant.. un peu instable mais comme tous les artistes ou intellos pointus.." A la clé, la reconnaissance sociale: les parents sont admirables. Le coupable, le vrai malade est admirable. Secret de famille.
L’enfant joue le jeu. Toujours. Parce qu’il aime ses parents et veut leur bien être. Parce qu'il y croit lui même. Parce que tout le monde y croit. [Jusqu'à sa révolte parfois qui, souvent inadaptée, -délinquance, violence- l'enfonce encore plus dans le gouffre.] Il fera ensuite le jeu du mari, de l'épouse, des amis etc… Secret de famille. Hélène Larrivé.
*Autisme "soft", parfois indétecté tout une vie. C'est une psychose blanche -sans manifestations extérieures clastiques et dirimantes trop évidentes- qui se caractérise par l'impossibilité de voir l'autre et de décrypter ses émotions, peut-on dire d'aimer? cela y ressemble en tout cas, associée à une obsessionnalité prégnante qui incapacite l'existence de tout l'entourage, surtout des enfants lorsque c'est un parent qui en est atteint. Lequel, lorsqu'il parvient grâce à sa femme/mari qui le protège, à vivre quasi normalement en apparence, peut tout à fait être considéré comme un parfait, aimable, serviable, brillant, toujours d'humeur égale. Mais en privé le masque tombe, l'enfant est dérouté. Les quelques "minimes" manifestations de la maladie [parmi lesquelles un dysfonctionnement sexuel] étant acceptées, déniées ou pire, "non vues" par tous depuis toujours, qui est-il pour s'y opposer, si gênantes fussent-elles pour lui? Reste l'extérieur et c'est le décalage entre l'image et le réel qui peut générer chez la victime -l'enfant- des troubles gravissimes.
N'oublions pas qu'il a toujours connu "cela" et que pour lui, un "père", une "mère", c'est "cela"; il ne met pas de mots sur le dysfonctionnement, il n'y en a pas, il n'en possède pas, c'est juste "cela". Lorsqu'à l'adolescence il effectue des comparaisons, là, il comprend -à demi- l'anomalie de sa situation, de son groupe familial et peut s'interroger, se révolter même, au cas où le bourrage de crâne n'a pas tout à fait fonctionné. Mais en règle générale on a pris soin de l'isoler et de disqualifier a priori tous les gens extérieurs qu'il a dû fréquenter, aimer, profs, voisins, amis. Et de toutes manières, même s'il est à la fin plus ou moins lucide, une part en lui continue à "faire comme si", à refuser ce qu'il voit et sait. Tel cet ingénieur membre d'une secte dont le gourou provoquait des "apparitions" qui s'aperçut du trucage mais continua un temps à "y croire" encore, ne pouvant se résoudre à perdre tout ce qui avait fait sa vie, entièrement vouée à un homme qu'il admirait à l'égal d'un demi dieu. Comme un père pour un enfant. C'est de l'auto allumage d'un moteur qui continue à tourner, contact coupé. Il lui fallut longtemps pour le reconnaître puis le dénoncer. De même une ado ayant subi une agression sexuelle de la part de son père mit-elle des années à seulement la qualifier. C'était "un mauvais souvenir", "une crise", inexplicable, un "truc de louf".. Le terme la soulagea: une agression sexuelle, voilà. 20 ans pour le dire, pour même la qualifier (lien avec "le syndrome de Stockholm" du blog "femmes avenir".)
More About : Secret de famille