Suite de "le cas Léna" (lien)
Configuration :
Lena, prof retraitée et auteur, fille unique, issue de Line Bragance, instit,
décédée… Son cousin germain David, également enfant unique, de 5 ans plus jeune
qu’elle, ouvrier retraité, issu de Luc Bragance, le frère de Line, (également
de 5 ans plus jeune qu’elle) décédé, ouvrier puis patron du café l’Estaque, à
St Julien ; friqué, l’affaire marchait bien.
Adèle
Sanchez, femme de David. Cadette d’une famille portugaise (ouvriers, bosseurs, traditionalistes, catho, très soucieux d'ascension sociale)
dont le père et la mère ont chassé l’aînée enceinte, laquelle est devenue
prostituée et a disparu nuit et brouillard. La petite, Anita, sa fille, abandonnée
à 3 ? ans. A la demande implicite de Adèle qui lui assurait que la DDASS
l’avait arrachée à une famille aimante qui ne pouvait plus la retrouver (!) Lena
en 15 jours l’a localisée, vue et a tenté de la remettre en contact avec sa
« famille ». EN VAIN, rejet des grands parents, et de tous, plus ou
moins patent. L’histoire de la petite arrachée aux « siens » par
des méchants fonctionnaires de la DDASS était une fable. Peu après, mais elle
avait déjà 17 ans (?) la DDASS a imposé (à la demande de la petite) aux Sanchez
de la recevoir, au départ avec un tiers éducateur. La relation s’est très mal
passée, tant du côté de Adèle que de celui des grands parents (pire). En
revanche, Anita est venue souvent chez Lena (qui venait en vacances chez sa
mère Line) qu’elle affectionnait, et vice versa.
Configuration
géographique : la maison familiale Bragance échut à Line puis, à sa mort à
Lena et la terre fut découpée de sorte que sur la parcelle jouxtant, Luc fasse
construire sa propre maison, à présent habitée par David et Adèle, Luc et sa
femme étant morts. Les deux habitations de David et de Lena se trouvent donc à
un jet de pierre. Une clôture symbolique, puis sur les exigences de Lena, nous
allons voir pourquoi, plus importante.
La
petite Anita dévoila autrefois à Lena et à tous qu’elle était le fruit d’une
relation incestueuse entre son père (et grand père) et sa mère : elle
affirmait même en avoir été témoin (même après son expulsion, il venait à
Marseille où elle résidait et l’enfant les avait vus ensemble au lit le soir
comme un couple « normal ») c’était selon elle la raison du rejet de
sa mère et d’elle même par sa grand-mère et par Adèle (rejet violent,
insultant, Lena en a été témoin direct.) Lena avait de longues conversations
avec la petite en pleine détresse qui affirmait également que son grand père
avait elle aussi tenté de la violer, elle s’était défendue fortement et depuis
refusait de les voir. Adèle, très imbue de position sociale, fière de son mariage
avec David, se montrait très dure avec la jeune fille dont les révélations
qu’elle diffusait partout dégradaient selon elle l’image de respectabilité
sociale de sa famille qu’elle voulait à tout prix préserver. La petite mourut
assez jeune, épuisée par le calvaire qu’avait été sa vie, un demi suicide à
l’alcool. Lena ne l’apprit que par hasard, longtemps après. Anita était adorée
de tous ceux qui la fréquentaient, à la fois jolie et brillante, marrante.
Adèle,
qui était obèse, est une victime du médiator : cardiaque, pouvant mal
marcher, diabétique etc.. Sevrée après l’interdiction, son caractère s’aigrit. David
disait vivre un enfer, ce qui était corroboré par ce qu’on pouvait entendre
chez lui. Dans le couple, elle est dominante et il semble que leur fille unique
Marie Chantal, très influençable (par sa mère) prenne le relais. David vient
chez Lena comme s’il s’agissait de sa propre maison, avec sa bénédiction..
quoique parfois (rarement) cette omni présence puisse la gêner dans son travail.
Lui par ailleurs effectue toutes sortes de travaux sans qu’elle ne le lui
demande, même si cela la gêne parfois. (Il lui arrivait d’arranger la maison à
son gré, la plupart du temps cela correspondait et Lena lui était
reconnaissante… mais il arrivait qu’il le fasse sans son accord voire même
malgré son désaccord, notamment lorsqu’ils s’agissait de travaux qu’elle
jugeait dangereux.) Leurs relations, très fortes, sont celles de grande sœur à
petit frère (ils ont en partie été élevés ensemble), Lena ayant souvent protégé
son cousin autrefois, plus fragile qu’elle. Cela demeure.
Adèle,
sans le montrer ou indirectement, sembla au fil du temps prendre ombrage de ces
relations (qui renforçaient son mari pour lequel elle éprouve un mépris non
dissimulé tout comme sa fille à présent) qui remettaient en cause sa position
de dominante. Lena, elle, le valorisait, à juste titre. Petit à petit, du fait
d’Lena, leurs relations se délitèrent et elle ne la voyait jamais.
Peu
après la mort de Line (qui avait bouleversé et fragilisé Lena) l’attitude de Adèle
envers elle empira. Elle n’attaque, et indirectement, que des gens en position
de faiblesse -et toujours se sert d’un autre qu’elle juge plus fort et plus à
même de porter sa cause- et au contraire se soumet à ceux qu’elle redoute. Line,
la «chef» de la famille (n’oublions pas que Luc lui aussi était le petit
frère ! qui l’avait sans doute dévoilée depuis le début n’existait plus, Lena
qui avait été son rempart contre elle n’avait plus de raison d’être ménagée, au
contraire ; on aurait pu croire que Adèle tentait de se venger de Line des
années après.. sur sa fille qui pourtant l’en avait protégée. (Au départ, il y
avait eu quelques disputes entre Lena et sa mère à son sujet, la fille protestant
contre les rares petites remarques désagréables de Line que Adèle avait pourtant
avalées avec le sourire, presque servile ; par exemple, un jour que, au
bord de la piscine, celle-ci se plaignait de son obésité, Line lui avait
répondu de simplement moins manger. Cela avait généré une dispute par la suite
entre Lena et Line, Lena reprochant sa dureté à sa mère.)
Quelques
jours après l’incinération de Line, par une chaleur accablante, Adèle donna
avec sa propre famille (sans Anita bien sûr) une fête joyeuse le soir dans son jardin
qui jouxte donc celui de Lena (un anniversaire) si bien que celle-ci, pleurant
de chagrin, berçant l’urne de sa mère sur les genoux, entendait à côté les
bruits de verres, de vaisselle et les rires de convives un peu pompettes.
Lorsqu’elle le reprocha à David, celui-ci, accablé (sa tante Line l’avait
beaucoup gardé, même à demeure pour le rattraper scolairement, était restée à
son chevet tout le temps pendant sa convalescence d’une opération qui s’était
mal passée.. etc) répondit « Je n’ai pas eu mon mot à dire, tu le sais
bien, jamais. »
Cela
monta encore d’un cran ; peu après la mort de sa mère et à peu près au
moment de sa séparation d’avec son mari resté à Lille, donc fragilisée à deux
titres, Lena reçut une lettre signée de David.. (qui en fait était une réponse à une lettre qu’elle lui avait
adressée mais qui avait été lue par Adèle, qui ouvre tout le courrier et
transmet… ou pas) une lettre abominable, dans laquelle « il » lui
disait qu’elle était (en substance) « quelqu’un que personne ne pourrait
jamais aimer, une frustrée qui ne supportait pas de voir un couple heureux
comme le sien (!) dans lequel tout était parfaitement limpide (!).. et où
personne n’avait de motivation cachées (!).. que, n’ayant pas eu de famille
aimante et notamment un père indifférent (exact en partie), elle ne cherchait qu’à
semer la merde partout dans des familles heureuses.. qu’elle n’avait jamais
connu l’amour (sous entendu que son mari l’avait balancée -exact en partie-) et
qu’elle ne connaîtrait jamais le bonheur etc… » deux pages maladroites
exsudant d’une haine si intense qu’elle en était impensable. Soufflée, Lena
rompit toutes relations avec David et ils ne se revirent plus jamais durant (4 ?
ans). C’est par hasard, après l’enterrement de son père, lorsqu’il lui demanda
pourquoi elle ne l’avait pas appelé quand elle l’avait trouvé mort dans le
jardin en rentrant le soir qu’elle apprit la vérité. Elle hurla « après la
lettre que tu m’as écrite, j’aurais préféré crever ». « Quelle
lettre ? » etc.. Non seulement il ne l’avait pas écrite mais qu’il
n’avait pas eu non plus (?) sa propre lettre.. qui était en fait une lettre
presque d’excuse après une banale querelle, dans laquelle pour la première fois
elle avait mentionné une agression sexuelle de la part de son père -et non un
viol- unique et jamais réitérée. Lena, estomaquée qu’une telle manipulation fût
possible, lui demanda alors de demander des comptes à sa femme, ce qu’il fit,
sans succès apparemment, elle esquiva ou prétendit qu’elle avait écrit pour
toute la « famille » (!!) Là, la position de Lena changea : elle
qui avait toujours encouragé David à rester avec sa femme, le réconfortant de
sa tristesse, cette fois, exigea qu’il retrouve sa dignité, fût-ce par une
séparation provisoire ou définitive (ce qu’il envisageait depuis longtemps mais
sans oser franchir le cap, Lena lui conseillant de patienter, Adèle était
malade, elle avait été une belle fille attentionnée etc.. -mais aussi sa belle
mère garda sa fille durant tout sa jeune enfance, ce que Adèle prit comme un dû
et même une faveur qu’elle lui faisait, ce qui était tout de même excessif-.)
Les
relations en furent au point que David, malheureux, venait toujours (presque
tous les jours) chez elle, mécontent lorsqu’elle partait à Lille ou à Arles, mais
par contre elle ne pouvait même pas le joindre y compris dans des cas graves,
ni évidemment aller chez lui, ce que du reste elle ne souhaitait pas. Lorsqu’il
y avait vraiment une urgence, elle mettait un signe (un pantalon au bout d’un
bambou, visible de son atelier mais non de son appartement où se trouvait sa
femme, comme pendant la guerre lorsque Luc, maquisard, venait chez sa mère et
que Line, pour l’avertir d’un danger, mettait un tissus à « sécher »
à un endroit convenu !!) et David venait… lorsqu’il l’avait vu. Parfois
tout de suite, parfois pas. Jamais elle n’avait appelé jusqu’alors chez lui.
Mais
avant-hier, fraîchement revenue de Lille et un peu surexcitée, il y eut bel et
bien une urgence : le fils de Lena avait besoin avant 5 h un quart d’un
document qu’elle avait laissé sur un lit dans l’entrée.. et elle le cherchait
en vain. David par gentillesse avait changé la configuration du hall, enlevé le
lit (!) pour installer une cuisinière à la place… Elle retourna tout
pendant 2 h et demi, fébrile, puis lui téléphona POUR LA PREMIERE FOIS. Elle
eut Adèle. « Bonjour, est-ce que tu peux me passer David ? » Adèle,
sur un ton extrêmement agressif « Ah c’est Lena ! Tu es à la gare je
suppose ? Je ne sais pas s’il est là.. » (ce qui sous entendait
qu’elle allait encore déranger son cousin, ce n’était pas le cas, elle était
revenue de Lille en voiture et comme elle n’y était pas allée depuis 3 ans, de
dérangement il n’y en eut que peu) « Non je suis ici.. mais à la limite
cela ne te regarde pas ». David prit alors la com. « Où as-tu avait
mis le document qui était sur le lit ? » « Je ne l’ai pas vu, je
vais venir. » Elle l’attendit. En vain. C’était fichu pour son fils de
toutes manières, il était plus de 5 h et demi.
Il
survint enfin vers le soir, (7 heures) dans un état pitoyable, en coup de vent,
comme s’il avait peur (c’était le cas) et s’il lui fallait retourner au plus
tôt. « Elles m’ont fait un drame pas possible, Marie Chantal est pire que
sa mère, elle l’a montée contre moi, je ne la reconnais pas, elles n’ont aucun
respect pour moi, je suis une merde, j’ai peur, je ne compte pour rien, je vais
tout vendre et partir sinon je me tire une balle dans la tête, je n’en peux
plus, c’est l’enfer que je vis etc.. » Lena
le calma. « Arrête tes âneries, tu as tout pour toi, tu es futé, pas mal
de ta personne, tu as pour vivre largement, ton boulot te passionne, ne te
laisse pas dézinguer par qui ne te vaut pas etc.. » Il pleurait, effondré,
jamais elle ne l’avait vu ainsi, elle eut peur. « Assied toi, je fais du
café, et remet toi enfin. Réagis».. « Non, je suis rien, j’ai peur,
d’ailleurs, elles vont venir.. » (On aurait dit qu’il attendait un
régiment de gestapistes.) Lena répondit « Ah mais non, ici c’est chez moi,
je le leur interdirai ! » « Tu ne les connais pas, tu ne connais
pas S., c’est une furie, sa mère l’a montée contre moi et pourtant, qu’est-ce
que j’ai pu faire pour elle.. » .. « C’est ce que nous verrons, calme
toi.. » Et en effet peu après la
petite surgit et ouvrit le portail d’en bas, hors d’elle. Lena fit barrage. « Je
veux te voir » .. « Pas maintenant » .. « Si, et je te
verrai (ton extrêmement agressif) » .. « Je t’ai dit pas maintenant, après
je veux bien, mais ailleurs.. » Finalement la petite referma en effet le
portail, de plus en plus remontée, criant
« je vais passer par en haut » (il y a un passage à travers la
clôture, qu’emprunte David pour que sa femme ne le voie pas lorsqu’il vient
chez Lena.) « Je te l’interdis » .. « C’est ce qu’on va voir… »
Et puis là ce fut pire : « parce que tu es occupée (insistant sur
« occupée ») avec mon père ? » La jalousie pathologique de Adèle
(jalousie et envie à la fois car Lena a incontestablement mieux réussi son
existence qu’elle à tout point de vue) qu’elle a transférée sur sa fille explique
cette réaction anormale et hystérique, le sous entendu étant qu’Lena avait des
relations physiques avec son frère. Et hélas en effet voilà que surgirent par
derrière la maison, Adèle et la petite. Encore plus remontées, la petite
surtout. Propos un peu incohérents « je viens parce que tu as osé
téléphoner chez moi (!) donc je viens, et je resterai » -apparemment elle
est extrêmement perturbée (regard fixe, gesticulations à quelques mètres de Lena,
s’avançant encore, propos loufoques).. « D’ailleurs je ne suis pas chez
toi mais chez l’oncle et la tante (?!!) et je partirai si je veux et je ne veux
pas, c’est comme ça, ça durera ce que ça durera, c’est moi qui décide, c’est
mon père, tu as téléphoné donc je viens et je reste.. »
La
jeune fille, enfant unique surinvestie par sa mère désireuse qu’elle réussisse
socialement, ce qu’elle-même avait raté (le fait est que, même si sa position
d’épouse de David Bragance était bien meilleure que celle qu’elle avait subie à
cause de sa famille d’origine -abandon de l’aînée et de la petite Anita,
prostitution de la mère, interdiction de faire des études, statut social et
intellectuel précaire, ses parents ne parlant toujours pas français au bout de
60 ans etc..- elle avait raté toutes ses ambitions professionnelles et à
présent aussi sa vie affective-) et dont le père avait depuis toujours été
réduit au rôle exclusif de faire valoir et pourvoyeur financier et matériel… la
jeune fille s’avéra ce soir là une petite peste déchaînée impressionnante. Au
milieu des invectives, elle et sa mère assurèrent (en hurlant) en vrac que
c’était bel et bien David qui avait écrit la lettre, ce qu’il nia, accablé,
tentant de les entraîner, en vain. « Tu ne veux pas me parler mais moi je
veux et c’est moi qui décide etc… » .. « Je t’ai dit que je voulais mais
pas maintenant, mais à présent étant donné ton attitude en effet je ne le veux
plus.. » .. « Parce qu’il faut un rendez vous pour te voir? »..
« En quelque sorte, oui, il faut que je consente».. « Mais tu te
prends pour qui ? (rires des deux
femmes qui se regardaient à tout instant) Tu es une merde.. ».. « Je
vous demande de partir et immédiatement.. ».. « Non, on reste et on
restera tant qu’on voudra »… le ton montant encore, Lena finit par appeler
la police… après avoir évoqué en parlant à Adèle (laquelle la traitait de folle
ou hystérique, en opposition à elle si parfaite) le drame de Anita, enfant d’un
inceste entre son grand-père et sa mère et entraînée à la mort par le rejet
impensablement cruel qu’elle avait subi chaque fois… Là, la petite vacilla,
s’arrêta net et se tourna vers sa mère comme pour lui demander si c’était vrai,
Adèle botta en touche (« c’était des conneries »).. et Lena lui lança
« tu vois maintenant pourquoi j’hésitais à te parler, j’aurais aimé que
cela se passât autrement ».. La petite, sur le choc de la révélation, ne
dit rien, et la police arriva.
Stupeur,
Adèle et S se montrèrent alors parfaitement calmes d’un seul coup, comme si on
leur avait lancé une douche froide ou si le plan d’un scénar avait été mal
monté. « On venait juste discuter.. c’est tout… c’est elle qui s’est
énervée, on comprend pas pourquoi.. (!) » assurèrent-elles avec un bel
ensemble (!) tandis que Lena, dérangée, décoiffée, hirsute (l’accusation
implicite d’inceste l’ayant mise hors d’elle) donnait l’image d’une hystérique.
(Note : lors d’une agression, c’est souvent l’agressé, blessé, surexcité,
parfois incohérent, qui paraît inquiétant tandis que l’agresseur lui, calmé par
le geste qu’il a prévu et organisé, semble plus aimable… si bien que l’on inverse
parfois les responsabilités d’un drame. Il serait bon que certains gendarmes
soient formés en psy de manière plus pointue.) Elle essaya de s’expliquer, un
des policiers la rembarra. Puis il demanda enfin à qui était la maison. « A
moi » et ordonna aux deux femmes -mais aussi à David !- de partir. Lena
(et lui qui avait peur de se retrouver seul avec elles) tenta en vain de s’y
opposer (elle redoutait que la scène ne se poursuive et ne s’aggrave chez eux,
ce qui d’ailleurs fut bel et bien le cas, et qu’il ne finisse par faire une
bêtise, dont il avait parlé). Tous partirent donc, les deux femmes faisant
semblant d’être tout à fait calmes. Quand jouaient-elles la comédie ?
Mystère. Restée seule avec d’autres policiers, puis avec le premier revenu
après les avoir raccompagnées, soulagée par le départ des deux furies, Lena put
s’expliquer normalement, quoique tremblant encore, ils semblèrent comprendre et
l’un d’eux lui dit qu’il n’y a pas d’inceste entre cousins (oui mais ici la
configuration est plutôt fraternelle). Lena en profita pour leur parler du
risque qu’elle courrait en restant là (voir la suite) et ils lui dirent d’aller
porter plainte le lendemain, ce qu’elle fit. Elle appela des copains (puis son
ex mari) et ils parlèrent toute la nuit, dans sa galerie de la rue Désiré,
jusqu’à 5 h. David vint évidemment vers le soir tard et il sembla rasséréné (un
peu) de parler avec eux. Lena redoutait qu’elles déboulent encore -elles savent
où est la galerie et devaient se douter que Lena, trop épuisée, n’ait finalement
pas eu la force d’aller ou à Arles ou à Lille. Elle avait fait ses bagages en
vitesse et empilé tout dans sa voiture à la hâte, y compris son chien, le seul
animal qu’il lui reste (il est probable que les autres ont été empoisonnés) et
s’était arrêtée rue Désiré à St Ambroix morte de fatigue.. Mais d’après David,
il n’y avait plus de risques car elles avaient simplement voulu faire un clash
encore plus violent que les autres qui avaient tous échoués, (la lettre etc..) pour
les séparer, cette fois définitivement.
L’ex
mari de Lena l’appela de Lille, briefé par la petite qui lui avait assuré que David
avait bel et bien écrit la fameuse lettre… que ni elle ni sa mère n’avaient été
violentes (!) loin s’en faut, elle voulait juste parler à Lena, qui, très
agressive, s’y était refusée inexplicablement (!) etc… du reste Adèle aimait
beaucoup Lena (!) et l’avait toujours défendue lorsque des « gens »,
et il y en avait plein (!!?).. l’attaquaient etc.. La manip, Lena la
connaissait bien, l’ayant appris par des amis que cela avait ulcéré, était en
réalité de l’incriminer mine de rien ; une réflexion déplaisante à son
sujet mais toujours vague, jetée au passage, suivie de la conclusion toujours
identique « mais je l’aime bien QUAND MEME car c’est ma cousine »..
ou, si cela avait mordu -rare car Lena est plutôt aimée dans le village- la
« défendre » ensuite (!) C’est le principe de l’ambulancier qui
écrase intentionnellement un piéton pour se vanter ensuite de l’avoir amené à
l’hôpital.) David à qui Lena passa la com dut s’expliquer une fois de plus,
dire (à mi mot car devant l’ex mari de Lena comme devant tous il parle peu,
pas, ou en dessous du réel de 3000 m) le calvaire qu’il vivait et cachait (plus
ou moins) depuis des années contre lequel Lena tentait de le protéger (contrairement
à ce que pensait Adèle, Lena avait milité pour qu’ils restassent
ensemble au départ). David exposa aussi qu’elle se souciait malgré tout de
la santé de Adèle, surfant sur le net à propos des problèmes du médiator.. et
des autres médicaments qu’elle prend, après qu’il les lui ait indiqués. Son
état de santé est préoccupant. Ce qui peut expliquer ses réactions. (Le sevrage
aux amphet, ce qu’est le médiator ! peut générer des troubles psy
manifestes et graves, paranoïa, etc.. David dit qu’elle n’est plus la même
depuis qu’elle en a pris et surtout arrêté. Il semble qu’on soit dans le cas de
figure d’une décompensation de quelque nature qu’elle soit, idées délirantes,
jalousie pathologique (son allure physique à laquelle elle tenait beaucoup,
fût-ce maladroitement, effectivement s’est dramatiquement modifiée) ... qui
tombe sur son mari et ensuite sur Lena ou sur tous ceux qui tentent de le
protéger d’elle.) Ce soir là, après la scène, (qui comme prévu avait recommencé
lorsqu’il fut contraint par les gendarmes de retourner chez lui avec les deux
furies faisant mine d’être calmes provisoirement, les cris résonnaient pendant
que Lena faisait ses bagages) David avait sur les bras des marques
impressionnantes. Lorsque sans y penser il releva ses manches, Lena (et des
copains qu’elle avait appelés) les vit « Qu’as-tu fait? »
.. Il parut troublé «Je me suis griffé avec des ronces » et il les
rabaissa en se retournant, honteux. Faux : il s’agissait de quatre marques
larges, régulières comme des traits, espacées de 1 cm.. manifestement des
griffures humaines et il ne les avait pas lorsqu’il était chez Lena juste
avant.