dimanche 29 décembre 2013

Pyschose puerpérale. Une femme noie son bébé.. mais lisez dans quelles conditions !


[Bouleversant. A côté de ça, "Les misérables" passent pour une bluette cucul type séries de Guilli. Lisez bien: elle a accouché SEULE dans sa voiture, le père resté avec les autres gamins. SEULE! par ce temps, dans une simple bagnole.. espérons qu'il y avait le chauffage.. puis elle est revenue à la maison avec le bébé (miracle, en forme tous les deux) qu'elle a allaité toute la journée (mauvaise mère? Vraiment?) Ensuite, la scène avec le père au chômage (qui a dû gueuler) : ils n'ont pas les moyens de l'élever, c'est l'angoisse, les autres vont mourir de faim etc.. (Rappel : elle VIENT D'ACCOUCHER et dans quelles conditions !! et lui.. lui let le moral au top, râlant sans doute en prime..) Et elle part "l'abandonner" aussitôt, désespérée.. à 10 km (le père est toujours à la maison au chaud).. et le noie au passage dans la rivière proche. Et c'est ELLE QUI EST DÉFÉRÉE ET LUI HORS DE CAUSE. MERDE!! Psychose puerpérale, ils en ont entendu parler à Mont de Marsan, les juges? De salopards, aussi? 

samedi 28 décembre 2013

L'asperger, au centre du cyclone



C'est comme on lit un syndrome qui se situe ''dans le spectre le plus 'haut' (!) de l'autisme"... "le plus haut", ça fait plaisir ; l'autisme, moins. Cela signifie qu'ils sont limites, presque mais pas tout à fait.. Borderlines en somme. Par parenthèse, il serait intéressant de les étudier davantage (rares sont les recherches à ce sujet) car leurs facultés de verbalisation étant intactes voire supérieures à la moyenne, on peut ainsi bénéficier d'un regard de l'intérieur (presque) sur une affection méconnue car justement ceux qui en sont atteints ne peuvent s'exprimer normalement. Les ASP seraient des ''infiltrés'' pour l'autisme. D'où l'intérêt de ce texte.


 L'idéal de l'ASP : une tombe aménagée en refuge, avec son nom
 écrit dessus comme mort : la tranquillité, quoi!


N'EST PAS ASP QUI VEUT
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Une observation liminaire : il y a comme dans l'autisme des degrés différents et certains, particulièrement bien compensés, peuvent ne JAMAIS être détectés ou très tardivement. On ne s'étonnera pas par exemple qu'un mathématicien (surtout reconnu), une philosophe, un artiste coté (ou pas) ou un spécialiste incontesté, fût-ce du guano de l'ile de Clipperton (!)... aient un comportement qui ''peut paraître étrange vu de l'extérieur'', c'est normal, ils sont ''comme ça''. Surtout en effet si leur activité est sanctionnée par une reconnaissance sociale. Comme tout (cf "les kapos de l'hygiène", lien) c'est une question de pouvoir, de ''réussite'', d'argent ou de position... et non de ''maladie'' ou de gêne sociale occasionnée par l'ASP. La merde de Louis XIV ne puait pas et les bizarreries de Louis II de Bavière ou de François-Joseph provenaient seulement de sa passion pour l'art lyrique (!) pour l'un et de l'art militaire (!) pour l'autre ; affligés des mêmes ''travers'', de simples quidams eussent été bouclés au cabanon toute leur vie (mégalomanie, idées délirantes, homosexualité, sado masochisme acté, comportement compulsionnel etc..)

THÉSARDS SUR LES COLÉOPTÈRES EN AMAZONIE

Si bien (cause ou conséquence ?) que les ASP choisissent souvent des activités qui les mettent à l'abri, où ils peuvent travailler seuls, parfois ne jamais sortir, donner libre court à leurs ''manies'' sans le regard des autres qu'ils ne peuvent supporter, l'idéal étant d'en faire leur profession, transformant leur handicap en atout. Chercheurs par exemple sur les gorilles -avec lesquels ils vivent-, ethno sociologues perdus dans des lieux hors civilisation trad, botanistes spécialistes de la canopée, navigateurs solitaires, écrivains.. le pied ! Isolés, oui, même s'ils en souffrent, cela leur convient car la socialité les épuise..

SURDOUES OU DÉBILES? LES DEUX MON GÉNÉRAL

Tout d'abord, il faut tordre le cou à deux idées paradoxalement opposées : leur défaut de langage qui confinerait à la débilité (ou à une forme de débilité) et leur génie (syndrome Ray man). Surdoués, les ASP? Non. Même si on peut parfois les ''détecter'' par des capacités qui semblent hors norme (apprendre à lire à trois ans par exemple, établir un ''traité des coniques'' à seize -sans formation particulière -etc..) Une image simple : bouclez n'importe quel enfant (voire adulte) à l'isolement -sans autre maltraitance- dans un grenier encombré d'une immense bibliothèque.. et sous peu vous aurez un sur doué. Or les ASP font ''ça'' tout seuls; vivant dans une bulle intérieure qui les protège de toute stimulation extérieure... -et les torture!- leur ''excellence'' dans certains domaines n'est que le résultat de ce dysfonctionnement.. Mais on ne pointe en général que des particularités générant des lacunes, jamais les performatives. S'interroge-t-on sur les résultats d'une élève particulièrement brillante -mais au mal être cependant évident-? La questionne-t-on comme on le fait avec ceux qui sont en échec? Non, on la félicite seulement.. ce qui parfois la désole.. ou la rassure (mais elle a l'impression d'usurper un rôle qui lui va comme des lunettes à un canard.)
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HÉRÉDITAIRE? LA POULE ET L’ŒUF

On lit à présent qu'il est héréditaire et génétique. Que les femmes sont beaucoup moins sujettes que les hommes -ratio 1/9- et, lorsqu'elles sont tout de même atteintes, le sont moindrement, un ou plusieurs des gênes responsables étant situés sur le chromosome Y.. (du coup, détail typique, certains, droits dans leur bottes, pour expliquer ces exceptions, avancent qu'il s'agit de femmes.. au cerveau "masculin"!) Une observation : le dysfonctionnement d'une femme (sur ce point, avantagées) ne pose pas problème -ou pas autant- que celui d'un homme [femme "au" foyer et mère émérite, maîtresse de maison diligente, ne sortant jamais certes et avec quelques "manies" que certaines ASP sont habiles à cacher.. tout va bien.. alors que dans le même cas un homme serait pointé comme "grave"] et que cela peut expliquer la soi disant prééminence masculine du syndrome : les femmes passent inaperçues. Pour "ça" comme pour tout.

L'omerta familiale n'est pas un vain mot. On cache l'ASP, surtout s'il s'agit, cas le plus fréquent, de l'homme. Pris en charge par sa femme, il sera considéré comme normal et ses quelques aberrations comportementales, acceptées voire valorisées. (Voir plus loin "familles d'ASP".) En ces cas, c'est souvent l'enfant qui "trinque": non reconnu comme tel, il doit lui aussi jouer le jeu et s'il refuse (ou ne le peut pas) c'est lui qui sera stigmatisé et non le père ASP. Génétique, le syndrome? Peut-être (il semble que ce soit prouvé) mais n'a-t-on pas commis une erreur sociologique (comme souvent les chercheurs médecons, je laisse) en négligeant une cause masquée? Une telle éducation ne peut-elle pas immanquablement susciter un ASP ou pseudo par simple réaction de mimétisme? Dans une famille où le "normal" est l' "anormal" et vice versa, où les comportements les plus étranges, parfois objectivement funestes, pesant sur le groupe entier, sont pourtant valorisés et les autres, sains, (ou simplement la révolte voire juste l'interrogation sur ceux-ci) vilipendés, comment se repérer? Que l'enfant devienne ou copie l'ASP est naturel, évident.

LE DÉNI

Cela apparaît parfois dès le plus jeune âge.. peut ÊTRE DÉTECTÉ et même l'est forcément (un enfant ne cache pas ses troubles car il ignore que des comportements "évidents" qui lui sont propres ne le sont que pour lui) mais dénié (ou occulté) par les parents, y compris lorsque c'est un médecin qui, avec beaucoup de précautions,  hypothèse le diagnostic -surtout autrefois-. Un enfant trop "introverti", qui apprend trop et trop vite, qui se fixe parfois sur un/des domaines (pas toujours pointus, parfois au contraire vastes) et tente de transmettre ses connaissances à tout va, secret quoiqu'envahissant (il dérange par l'excès de son savoir et sans le vouloir, met parfois à mal des adultes).. qui semble isolé dans une bulle (mais son langage parfait voire sophistiqué le fait quelque fois apprécier.. ou/et peut amuser comme un chiot bien dressé un peu faraud) avec des manies pas trop invalidantes (selon le lieu d'habitation -note, à la campagne, il s'en tire mieux-) mais tenaces.. peut ne pas être détecté, loué ou d'autres fois être rejeté avec mépris (il tend à accaparer l'attention, semble sûr de lui, contredit sans appel des adultes dans l'erreur et passe pour arrogant, impoli -même s'il a raison-).. Laudation, mépris, les deux peuvent se suivre, s'il a changé de milieu. Il n'a pas les codes : l'extérieur est pour lui un milieu à la fois menaçant [il a en effet du mal à regarder* et même lorsqu'il se force -car d'instinct, certains ASP tentent de se rééduquer en "copiant" le comportement des autres, en quoi ils excellent- son regard "glisse" souvent involontairement].. et indispensable pourtant, comme pour tous : l'autre, l'extérieur étant le socle de tout être, ASP ou pas. Il cherche donc à s'y inscrire à tout prix (c'est son coté envahissant).. et se sachant déficient, use de ce qu'il croit être son seul atout, son intelligence.. ce qui le fait parfois au contraire rejeter (cela varie en fonction du milieu : un enfant -ou un adulte- ASP sera souvent -mais pas toujours- mieux accepté chez des intellos). S'ils ont la chance de réussir scolairement et d'être reconnus -par des enseignants, par un groupe- comme "doués", ils peuvent bien vivre leur handicap devenu un atout, voire presque l'éliminer (superficiellement, comportementalement) par diverses astuces sur lesquelles nous reviendrons.

DES SOUFFRE-DOULEURS IDÉAUX

Mais certains au contraire vont rejeter l'école et en être rejetés, en "échec" -soi disant- [les deux peuvent se suivre dans le temps, un enfant considéré comme surdoué dans un/des établissements devient bouc émissaire -et en échec- dans un autre lien.] Il demeure que c'est sa différence qui fait exclure l'ASP et non les divers prétextes parfois contradictoires invoqués. Une constante : un ASP, même "brillant" et relativement compensé, devient toujours à un moment ou un autre le souffre douleur de toute une classe, tout un groupe, avec parfois la complicité des profs (lien avec "Le lycée Pasteur à Besançon"). Changé de milieu, il devient souvent la proie des autres car on peut être à la fois ASP et arabe! juif! du Midi! racisé de n'importe quelle manière.. Ou issu d'un grand lycée et jeté sans préparation dans un bahut de loubards voire l'inverse, toutes situations propices au racisme et à la violence -lien avec "L'école Normale d'Aix-.. (Note: le premier cas est le pire -les pauvres sont peu enclins à la longanimité et leurs "codes", encore plus rudes pour qui y déroge : ce qui ne génère qu'un sourire condescendant dans le second cas, dans le premier, donne un passage à tabac en règle-.) Cela explique leur immobilité, leur défiance vis à vis du changement : tout va -presque- bien, il a réussi à se créer une place, même à côté des WC et en plein vent... Il ne faut pas en bouger, tant pis si ça pue. Un nouveau lieu, on ne sait jamais, peut être dangereux -et c'est souvent exact-. Que dire alors d'un bouleversement plus important, déménagement, changement de boulot, réparations lourdes d'une maison, divorce? Il procrastine souvent et peut vivre des années dans l'attente.. même en cas d'urgence.. par exemple avec une toiture bâchée, des étaies dans le salon, des plans inachevés.. Le temps, pas plus que l'univers et les autres, pour lui, n'existe pas vraiment ou en tout cas n'est pas celui de tous. Prime son umwelt laborieusement agencé.

DES PHOTOCOPIES

Il est perdu dans un monde dont il ne comprend pas ou mal les codes. (Images, lien). Un monde qu'il appète et haït à la fois. Non qu'il ne ressente pas l'affectivité normale au contraire, mais, isolé, différent (après la période bénie de la jeune enfance où tout lui paraissait "normal", il s'en rend compte sans le pointer carrément, en général vers six ans et parfois à coups de baffes), il est en permanence sur le qui-vive. Comment peut-il exprimer son amour? Mais surtout comment peut-il être**, tout simplement? Devant ceux qui à tout coups lui semblent supérieurs à lui d'un facteur infini, il est misérable, angoissé : il va donc les copier. Devenir "eux", les vampiriser virtuellement, et de surcroît, des personnes différentes, ce qui va dérouter son entourage; Il va s'inventer un univers, un ou DES personnages afin de se re construire, de se faire une place, fût-elle misérable. Une autre constante est que malgré leurs capacités acquises, ils ne savent pas les exploiter et vivent professionnellement très "en dessous" de leur possibilités intellectuelles ou pratiques, ce qui leur convient mais à terme peut les frustrer. Ceux dont on parle et qui ont "réussi" -Mozart, Kant par exemple- avaient autour d'eux des soutiens, pères, épouse, milieu social, village.. qui à leur place, les pilotaient, les soutenaient.. et/ou les exploitaient. (Kant refusa de quitter sa ville et même son quartier -son village- même lorsqu'un poste prestigieux lui fut offert à l'Université.) Ils vont vivre en double : d'un côté, "dans" leur univers, de l'autre, dans la "réalité" (comme deux images accolées dans un kaléidoscope).. cette "réalité" que le virtuel aide à appréhender ou plutôt à SUPPORTER. (Notons que tout le monde pratique plus ou moins ainsi, surtout dans en cas de stress, mais chez un ASP, c'est à la fois MASSIF et PERMANENT : le stress est constant.) L'autre l'épuise et pourtant il le recherche, paradoxalement ; une hyper vigilance, un sans gêne patent.. et un détachement sont des signes de l'ASP. Contradictoire? En apparence seulement : c'est l'angoisse devant ce qu'ils ne comprennent pas -les autres, les codes- qui génère leur hyper-vigilance (et leur épuisement) et la tentative d'en sortir, le détachement (le repos enfin, la solitude) quasi volontaire (bien que faute de mieux). Puisqu'ils savent ne pas "pouvoir" faire comme tous, ils se mettent à l'écart, se cachent. Se ressourcent par des comportements contre phobiques qui les rapprochent des tocs (mais chez les ASP, plus organisés et plus productifs.) Notons qu'ils ne sont pas comme des poireaux et qu'il y a des variantes infinies (souvent culturelles) dans les personnalités et dans ces choix de comportements réparateurs, ils "prennent" -mais avec passion- ce qu'ils trouvent sous la main :  en vrac, engagement idéologique, artistique, -le top car là on se situe dans le quasi normal ou ce qui le figure-, pour un sport, un personnage historique, une équation, un lieu -là c'est plus hard-, un "rêve" acté -qui semble idiot mais qui peut accaparer toute une vie et fonder celui qui le caresse à exceller dans différents domaines -.. et au milieu une infinité de possibles selon les individus, le milieu et le moment. (Autrefois, le trouble, souvent non identifié, était plus invalidant.)

L'ASP, UN ATOUT AUSSI !

L'ASP, surtout s'il parvient à compenser (les femmes y réussissent mieux) est un être de contradictions extrêmes en effet : le fait de ne pas comprendre les codes, et même d'être torturé à la seule idée de devoir le tenter.. d'être donc en proie à des phobies conséquentes qui parsèment toute son existence.. le fonde paradoxalement à être à la fois hyper angoissé, isolé, solitaire.. et parfois parfaitement A L'AISE SOCIALEMENT : il peut jouer (au départ, involontairement, l'ASP ne "calcule" jamais, mais ensuite il peut le cultiver) de son handicap. C'est simple : mal à l'aise? Oui. Tout le temps! Qu'est-ce que cela change? Pas plus devant un passant qui le toise (ou ne le toise pas) que devant un patron devant lequel il faut ferrailler pied à pied (s'il s'est déguisé en délégué syndical par exemple), pas plus devant un politique ripou à dézinguer... Il a l'habitude de se faire violence, ne serait-ce que pour demander ses clefs à sa concierge, son chemin s'il est perdu... La bulle va alors le sauver : il y "rentre" automatiquement lorsque le besoin s'en fait sentir et, protégé par ses parois, peut discourir, haranguer, soulever voire amuser un public avec un réel brio.. dont sont souvent incapables les non ASP. (Patrice -ASP- pourtant prof de philo consciencieux et émérite, disait ne pas VOIR ses élèves et jusqu'à la fin de l'année, se montrait incapable de les reconnaître dans le campus, condition selon lui nécessaire pour pouvoir sans émotion monter en chaire. Il m'expliquait comiquement que ma fatigue provenait de ce que MOI JE LES VOYAIS, les observais avec une précision anormale. On a là deux ASP bien compensés typiques : un homme, une femme. L'homme a choisi le repli constant et  total, la femme l'a paradoxalement associé à son inverse, une hyper vigilance de tout instant.. mais aussi une distance. L'ASP est toujours hors d'atteinte, les autres le sentent plus ou moins et, y compris s'ils l'apprécient, ne s'en approchent pas de trop près -même physiquement-.. tout se passant comme si la bulle était réelle, physique.) Un meneur d'homme? parfois. Il se trouve alors dans la situation qui au fond lui convient relativement d'être à la fois solitaire (car personne ne peut ni ne s'avise de percer sa bulle) et entouré, parfois même admiré -il a du cran pense-t-on- (virtuellement.. voire réellement.) Du cran? Oui, comme un homme qui remporterait un record de saut en hauteur parce qu'il a sauté d'un appartement en flammes.
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DES HUMORISTES.. PARFOIS MALGRÉ EUX
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Cela vaut pour l'humour: on dit que les ASP prenant tout au pied de la lettre, ne comprennent pas les images littéraires et par conséquent n'ont pas d'humour. Ce n'est pas vrai ou du moins pas toujours (là aussi il y a des niveaux d'atteintes plus ou moins importants et des compensations plus ou moins réussies). Au contraire! tout en eux est au second degré, pour eux il y a toujours un décalage entre le propos et son signifiant.. donc ils peuvent même rire de jeux de mots que personne à part eux n'a perçus (ou du moins pas aussi rapidement).. et à condition de s'être "rééduqués", devenir des humoristes, des clowns, des orateurs.. sans la moindre difficulté: l'humour provient de ce que, rompant le code, on déroute le public.. ou qu'un code se voit soudain appliqué à une situation inattendue pour laquelle il n'est pas prévu (exemple de la scène des "comices agricoles" où Rodolphe faisant à Emma Bovary son numéro de charme, la flatte outrancièrement.. pendant qu'en arrière fond le crieur vante les mérites des vaches mises aux enchères). Chez les ASP, cela ne demande aucun effort PUISQUE LE CODE, ILS NE LE CONNAISSENT PAS (ou il leur semble si absurde qu'ils ne parviennent pas spontanément à le lire) ! Il leur suffit donc de se laisser aller.. et de faire ensuite comme si c'était voulu, ce que tout le monde croira. (Souvent, ils font rire malgré eux, ce qui les interpelle lorsqu'ils s'en rendent compte ; ils comprennent vite que rien n'est plus simple de faire comme si leurs "impairs" étaient intentionnels et le public rira AVEC EUX et non D'EUX.) Ces codes sociaux trad, ils sont habiles -comme les enfants dont ils se rapprochent- à en dénoncer les aberrations et le loufoque, irrévérencieux et désopilants malgré eux : une ASP (mal compensée en raison de l'extrême tolérance de sa famille) qui envisageait de faire une prépa -malgré un livret scolaire pas aussi éblouissant qu'il eût fallu- reçue par faveur (!) par le directeur fort imbu de sa personne d'un grand lycée, à sa question "pourquoi avez-vous choisi mon établissement?" répondit du tac au tac "parce que j'habite à côté".. Attendant truffe au vent le panégyrique flagorneur habituel -un lapin dodu- il vit sortir avec stupeur une carte géographique -une vieille chaussure-. Un autre (mal compensé lui aussi) à sept ans, devant un patron d'orthodontie qui avait consenti à le recevoir bien que surbooké [parce qu'il était un "cas", un cas que lui seul pouvait résoudre (!) l'enfant ne supportant pas qu'on touche à sa bouche -les ASP ont souvent la phobie d'être touchés et sa mère avait écumé tous les dentistes en vain-..] de surcroît sans le faire attendre, en dernier, après une séance de relaxation, un chocolat au café d'en bas -plus une bande dessinée-.. (un coup de fil sur le portable en vibreur, la grosse affaire).. ayant malgré tout lamentablement échoué lui aussi, en rage, les raccompagna à la porte en hurlant "moi, un gamin pareil, si c'était le mien.." (!) et s'entendit répondre par le petit qui ne haussa même pas le ton : "vous alors, qu'est-ce que vous êtes nerveux !" La porte claqua comme s'il avait voulu la lui écraser sur le nez. Comiques, les ASP ? oui, redoutables, même à sept ans.
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L'ASP ET SON MEILLEUR AMI
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C'est l'ordinateur : une révolution pour les ASP et dit-on les autistes (QUI DE TOUTES MANIÈRES VIVENT DANS LE VIRTUEL) que cet étrange outil. Sur le net, tout le monde se vaut. Pas de démarches compliquées, épuisantes, de gens à affronter -ou à séduire-, inutile de devoir naviguer parmi des écueils serrés.. et parfois il obtient une reconnaissance tout de même.. reconnaissance qui, virtuelle, n'offre que des avantages : il peut rester dans sa chambre -ou dans la campagne- n'a pas de "signatures" à faire, de cérémonies à subir, de plaisanteries à apprécier.. et il existe tout de même, tout autant, voire plus. Pas de ronds de jambes, seul son mérite est en cause, ce qui lui convient (c'est souvent un bosseur infatigable : le travail le restaure et seul lui fait oublier sa différence). L'ordi est un ami idéal, qui ne vous regarde ni ne vous méjuge jamais, ne vous interroge jamais (avec un ton suspicieux), n'aborde jamais des sujets qui vous mettent mal à l'aise, vous est fidèle et que l'on peut laisser gentiment lorsqu'on est fatigué. Qui permet d'apprendre, de communiquer d'une autre façon.. sans avoir à regarder l'autre, à le questionner, à subir son regard, ses questions ; un outil qui libère par conséquent la parole, devenue soudain non seulement sans danger mais efficiente. Et pérenne. De plus, le clavier qui modifie la motricité habituelle de l'écriture est en soi libérateur : ce n'est pas eux qui écrivent mais une machine.. et l'imprimante qui, de loin, répondant à un clic, sort des feuilles qui semblent provenir d'ailleurs représente symboliquement la distance nécessaire entre le locuteur et sa production rendant celle-ci "anonyme", neutre, anodine. Cette distance que l'ASP ne sait pas mettre, elle se fait toute seule ici. C'est le miracle de l'écriture mais grâce à la machine, à la puissance x. Ils en deviennent souvent accro.. mais qu'importe si cela LEUR PERMET DE METTRE ENFIN DES BARRIÈRES DEVANT LE PRÉCIPICE QUI BÉE CONSTAMMENT SOUS LEURS YEUX..  ET EN MÊME TEMPS DE S'APPUYER POUR VOIR EN BAS SANS RISQUE DE TOMBER. Leurs contradictions se trouvent ainsi résolues : la machine est l'interface, le bouclier efficient entre leur "intérieur" et l'extérieur. Comme il n'y a pas chez eux de limites claires entre les deux (c'est pourquoi presque toute socialité les épuise, leur "indifférence", leur fuite n'étant que reliée à cette trop grande proximité qui les rend extrêmement vulnérables -n'importe qui est pour eux susceptible de les dévorer, d'écrire dans leur pseudo être et de manière indélébile ses idées, ses sentiments, ses dégoûts-).. ils peuvent adopter en girouette des comportements opposés, déroutants : parfois envahissement, presque étalement (inattendu chez eux) de leurs affects -mais maladroit, qui semble excessif et surjoué car pour une fois ils sont en roue libre et cela ils ne savent pas l'être- et repli sur soi sans appel -à quelques secondes d'intervalle.-On peut les croire pervers, ce qui n'est pas un de leurs moindres aléas, quand ils sont seulement paumés. L'ordi EST leur socle, leur interface immuable, leur barrière -perméable et transparente à la fois- leur miroir sans tain qui parfois s'inverse de sens. Ce qui leur manque.

FAMILLES D'ASP, LE SACRIFICE DES ENFANTS -PARFOIS-
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Il y a des familles d'ASP avec des degrés de gravité plus ou moins importants chez leurs membres atteints (redite, les femmes compensent mieux jusqu'à être quasiment indétectables). Des familles où se trouvent aussi souvent des autistes "francs", ce qui tendrait à corroborer à la fois l'hérédité et le rapport entre les deux pathologies. Alors? Génétique le syndrome? Ou acquis par un groupe pour lequel il est le socle normal de tout être? Une des caractéristiques de ces familles est l'absence de mobilité. Un ASP (ou un groupe avec plusieurs ASP, surtout s'il s'agit d'éléments-clés, le père..) est peu mobile, géographiquement ou symboliquement. Rigide. Un ASP vivant toujours sur le fil du rasoir, en aveugle devant un monde qui est "lui" mais dont ils sent qu'il est exclu à jamais ayant tendance à devenir obsessionnel, à adopter des comportements routiniers, répétitifs, devenus contre phobiques.. et à refuser de bouger, conduit parfois son groupe de gré ou de force, à l'immobilité.. -on peut être ASP et macho!- ou bien la mère y consent pour lui complaire. [Là, on a deux cas de figure opposés : si l'ASP, mettons l'homme -cas le plus fréquent- est dans une position meilleure, cela peut se justifier pour la sauvegarde de tous -et c'est à la limite acceptable-.. mais si c'est l'inverse, c'est un sacrifice qui va parfois jusqu'à saborder le groupe entier -et surtout l'enfant-. Des femmes d'ASP peuvent par exemple se plier à tous les aléas reliés à la spécificité de leur mari -sans rien en dire voire sans en avoir conscience-, obérer leur propre carrière -déménagements successifs, s'il ne garde pas un travail, ou au contraire, cas le plus fréquent, immobilité absolue-, elles peuvent vivre et faire vivre la famille selon sa seule préservation et renoncer -quand bien même elles auraient un meilleur travail ailleurs- à faire bouger le groupe .. y compris si le mari, lui, n'a lui qu'un boulot aléatoire.. ou pas de boulot du tout.. -voire "abandonner" plus ou moins leur enfant, un poids trop lourd pour qui en a déjà un à porter.] L'ASP n'aime ni bouger, ni déroger. Au restaurant, au cinéma, dans des lieux publics, il s’assied toujours à la même place, même -et surtout- peu courue (souvent près de la porte). Le rite s'installe immédiatement : il l'a accompli une fois avec inquiétude, il ne s'est rien passé de grave, il va donc réitérer. Si "sa" place est occupée, il sera mal. Si bien que pour être sûr de se la réserver, il en choisira en général une peu confortable. Il effectue toujours les mêmes gestes et souvent aux mêmes heures (Kant sur ce plan est un cas d'école) parfois productifs s'il est bien compensé (et là on le salue) parfois un peu absurdes (et là on le prend de haut..) Se faire violence, il le peut, parfois il y est contraint (par le travail par exemple, ou certains type de travaux) mais il en paye alors le prix fort : déséquilibre, mal être, dysfonctionnements plus inquiétants encore, agressivité, distraction (lui!), il perd tout, a des accidents de voiture à répétition, décompense une maladie physique etc.. Parfois, épuisé, il jette l'éponge, démissionne, trouve un autre travail, fût-il moins prestigieux voire même hors-possible.. (reporter spécial bilingue, il se fait mineur de fond) et/ou renonce carrément à bosser et se marginalise. La société (et l'entourage) ne sont parfois pas tendres envers les malades et particulièrement ceux que l'on ne détecte pas : le voilà devenu un minable, un parasite, un profiteur qui ne vaut rien.. ["UN RATÉ.. QUELQU'UN QUI NE COMPTE PAS.. -ces dernières formules me furent exactement adressées.- Cela ne le touchera pas beaucoup : ne pas compter, être oublié, c'est parfois l'idéal de l'ASP ! Mais ce n'est pas toujours réalisable ni souhaitable : il peut être ASP ET militant -mettons écolo- à la fois, et se sentir contraint de se lever, de "compter" pour éviter une injustice ou une catastrophe, cela lui coûte, comme le travail, l'épuise mais il le fait tout de même. Pour le reste, -un raté, un minable- tel un fantôme, les flèches le traversent sans trop le blesser. L'ASP comporte des avantages.]
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LA CHAINE DES MONOPTÈRES, LES ASP ENTRE EUX
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Une solution pour eux est alors de s'apparier avec quelqu'un qui les porte à sa manière, un être opposé (croient-ils) extraverti, charismatique, débrouille, vigoureux, à l'aise partout (mais ce dernier point peut signer justement un ASP bien compensé, aïe !) Cela va sans dire, c'est souvent une femme. Il peut aussi à l'opposé choisir un être qui ne compte pas, une relation de convenance, de commodité -là aussi le net et les sites de rencontre représentent une pharmacie géante- car ce sont des solitaires structurels mais qui parfois -lorsqu'ils s'agit d'hommes surtout- ne peuvent vivre seuls justement à cause de leur pathologie. Il leur faut un socle, même dérisoire, presque fictif, un objet -ou un être- contre phobique, qui sache se tenir à distance, se faire oublier lorsqu'il faut, ne pas peser. Ils formeront ainsi un couple a minima où en effet la femme (l'être de "commodité" est le plus souvent une femme) est un peu transparente.. exploitée? Parfois, mais soft car ils peuvent compenser le vampirisme ou la réification qu'ils lui sont subir par leurs atouts appréciables, connaissances, ce sont des mines! culture, reconnaissance sociale, (notamment s'ils ont été portés autrefois par un/e proche), argent..- Personne n'est très heureux dans ce type de couple : l'ASP a conscience de la "faiblesse" -relative- de celle-ci, et elle sait qu'elle ne doit sa relation qu'à la pathologie de celui-là. Baste!
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Le cas de figure inattendu (et pourtant assez courant) est l'appariement avec d'autres ASP. Seuls leurs "pairs" les rassurent. Ils savent qu'avec eux, ils ne risquent pas grand chose, ou moins qu'avec des non ASP. Ainsi se forment des couples "monoptères" (ceux qui n'ont qu'une aile) qui se restaurent (parfois) mutuellement, surtout si l'un des deux est bien compensé. Il se peut aussi que l'autre le soit aussi, mais sur des points opposés, et que les deux ensemblent (je laisse!) figurent un être normal. Deux monoptères ont ainsi formé un oiseau qui peut voler et parfois très haut. Tel qui a su malgré tout s'adapter à une structure de travail privilégiée et à y "réussir" -mais en payant le prix fort-, apparié à un autre parfaitement compensé et quasi indétectable mais; lui, relativement inadapté socialement, formera un couple parfaitement efficient, et socialement et affectivement.. Avec quelques couacs, la solitude à deux : l'extérieur sera perçu par le tandem comme menaçant, alors notons le, qu'il ne l'est pas pour le membre compensé, au contraire!.. Celui-ci se sentira diminué par la faute de l'autre et en cas de révolte, le premier peut se sentir lui aussi exploité -financièrement par exemple-: les deux sont exacts d'une certaine manière. Ce sont des couples indestructibles, (mais qui pour cette raison même peuvent dysfonctionner jusqu'à la haine) car formés de "ceux qui n'ont qu'une aile" (monoptères) agglutinés pour faire un être unique qui seul peut voler, ils sont indispensables l'un à l'autre. Le tout est que ce ne soit pas la même aile qui manque! sinon le tandem devra se mettre tête bêche pour voler, ce qui n'est pas l'idéal pour celui qui est à contre sens.

L'ASP "RECYCLÉ"
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L'ASP séparé du couple qu'il formait et qui a tenté d'en reformer un avec un être de commodité [un vacataire efficient, mais pour lui, -surtout s'il est un homme-, les gens sont souvent des vacataires efficients] surprendra alors par son extraordinaire faculté d'adaptation. Un ASP est par définition et paradoxalement un être protéiforme, un être d'adaptation.. une adaptation superficielle qui cache et compense une rigidité structurelle irréfragable mais qui donne le change et qui finalement est assez confortable. [Il peut supporter à peu près n'importe quoi s'il a sa "dose" de rites et de pseudos tocs. Insulté, vilipendé, agoni, il rebondit immédiatement et repart, blessures tout de suite cicatrisées. Sa bulle est là, il y retourne, referme la porte, le tour est joué. Il n'oublie rien pourtant, jamais, mais ce n'est PLUS LUI qui est concerné (c'est une une des raisons de leur talent philosophoque, je laisse) c'est l'archétype dont il n'est qu'un atome (ce n'est pas faux du reste!) L'ASP est souvent un "bouddhiste" -de comportement- sans le savoir, primaire, et il n'est pas innocent si on m'a souvent demandé si je l'étais. Non.] Revenons à l'ASP perdu-réapparié. Avec un nouveau partenaire, certes les rites ont changé, mais il sait retrouver ses marques intérieures. Il les aménage.. et parfois, selon le compagnon/gne, change totalement (l'imitation, toujours) : désordonné à l'extrême, il est à présent méticuleux obsessionnel ; engagé et bohème autrefois, le voilà bourgeois frileux plus soucieux de son confort que d'actu ; intellectuel pointu, il dévide en boucle avec un accent qui N'EST PAS LE SIEN des propos d'une banalité affligeante ; peu soucieux de sa mise, c'est maintenant un dandy ; anarchiste, il court après la reconnaissance sociale -maladroitement-; et auparavant honnête jusqu'aux moelles, profite indirectement de petites magouilles qu'avant il eût été le premier à fustiger.. Normal, de s'adapter? Oui. Tout le monde agit -plus ou moins- ainsi mais chez un ASP, on est toujours dans l'extrême, dans l'imitation aussi servile qu'involontaire, aussi déroutante qu'inattendue. Le signe qui le différencie des non ASP est celui-là : il affiche benoîtement ses deux images successives et surtout ne cherche en rien à se justifier, à réunir philosophiquement ses deux -ou trois- "moi".. lui cependant si habile à disserter voire ergoter à l'aide d'un logos habituellement au point. Il ne semble aucunement gêné.. et ne comprend pas le malaise voire l'agressivité qu'il suscite : un traître. Arrogant? Exaspérant? Oui, mais seulement par défaut. Il ne l'est pas réellement, seulement dans la détresse et dans l'imitation conséquente (et dans le double/triple personnage). Si de surcroît il s'y ajoute l'oubli (c'est fréquent) il donne l'impression d'un dédoublement de personnalité et presque d'un psychotique.. ou d'un pervers, ce qu'il n'est pas davantage (sa structure ne le lui permet pas).
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L'ASP, LE MEILLEUR ET LE PIRE DES COMPAGNONS
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Mais par ailleurs, l'avantage de cette souplesse paradoxale est qu'un ASP est aussi incontestablement un être "confortable" puisque, à condition de respecter ses rites et ses "codes", de ne pas chercher à pénétrer dans son intimité, il s'adaptera à tout sans même en avoir conscience, automatiquement. Sans réclamer d'explication, de justification, sans -autres- exigences.. mais le fait d'interdire de facto au groupe de bouger en constitue tout de même une, et de taille! Seulement voilà! Dans le cas inverse, si on l'a "abandonné", laissé à ses fantômes, il peut décompenser dramatiquement (jusqu'à la violence). Revirement à 180 °, il se montre alors donneur de leçons, harcelant, répétant les mêmes formules -pour une fois fautives, absurdes- jusqu'à l'insupportable, sa voix -devenue blanche, mal tonalisée- un ton trop haut, différente, componctieuse, -c'est bien la voix de l'ASP!- est significative, son regard aussi, ses yeux glissent vers le bas, ne peuvent plus fixer, ainsi que les syntagmes figés martelés qui reviennent en boucle.. L'ASP est en effet le meilleur compagnon.. et le pire si selon ses codes -ultra rigides- on l'a "trahi". C'est un longanime, un doux absolu, un être de gentillesse et de cordialité apparentes qui cache tapie au fond de lui, inconnue de lui même, une immense et violente frustration. Habitué à son objet contre phobique, si celui ci le fuit, il veut le détruire. On dit aussi que sa graphie est souvent illisible -inconstant-: elle est surtout changeante. C'est quelqu'un que l'on peut facilement imiter -et un imitateur de talent- car il n'a pas vraiment d'écriture fixe.. Mais bien compensé -lorsque cela s'avère nécessaire par sa profession-, il peut au contraire présenter une graphie parfaite -mais cela lui coûte infiniment et au bout de quelques pages, elle redevient bizarre-.
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LES ATOUTS DE L'ASP
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Ils sont par exemple souvent excellents en langues, parvenant sans effort à acquérir des accents aussi différents qu'anglais, allemands, turcs etc (l'imitation), comédiens, (encore le paradoxe -apparent- car, jouant toujours un rôle, en endosser un tout différent d'eux, pour eux n'est que routine, voire libérateur), musiciens et peintres (leur excellente mémoire des images -reliée à l'angoisse qui les corrode en permanence- souvent photographique, est un atout considérable.) Leur hyper vigilance -inconstante- les fonde parfois à des performances remarquables, se souvenir des traits d'une personne longtemps après, voire être capables de la dessiner.. Ils emmagasinent tout comme un disque dur.. ce qui les fait parfois passer pour un peu devins. Il n'en est rien, mais ils ont seulement, plus que d'autres, ce que Leibniz appelait des "perceptions sans aperceptions".. c'est à dire inconscientes, qu'il engrangent sans même le savoir et qu'ils peuvent ressortir -après les avoir emboîtées- pour trouver la solution d'un problème laissant les autres secs.. voire prévoir les réactions de certains (!).. Ils en jouent parfois (!) cela peut s'avérer fort utile en certaines circonstances, y compris triviales (en affaires par exemple). Oui, l'ASP n'offre pas que des inconvénients. Le personnage type (fortement exagéré) est celui de l'enquêteur ASP de séries policières, aussi à la mode actuellement qu'il était inimaginable autrefois et tant mieux dont l'archétype est Reed d'"Esprit criminels". Sans aller jusque là, il m'est arrivé de détecter des escrocs simplement en observant sans en avoir l'air (sans même le faire exprès) certaines incohérences mineurs dans leurs dires.. et parce que j'ai parfaitement pu comme presque tout ASP (car compensé ou pas, cela demeure) suivre en même temps trois conversations à la fois en feignant de ne m'intéresser qu'à celle qui m'était destinée -le leurre-.. dont la plus intéressante (!) était chuchotée dans la pièce à côté dont je m'étais rapprochée pour téléphoner.
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L'ASP "FRANCOIS PERRIN"? PAS TOUJOURS !

Leur soi disant maladresse aussi est inconstante et parfois au contraire, si un de leur rites concerne un travail manuel, fût-ce sans qualification, ils se montrent particulièrement habiles, astucieux, inventifs -cela varie en fonction de leur vécu. Celui qui, enfant, a servi de manœuvre à un père ASP distant et mal aimant, et qui, dans l'espoir d'obtenir son approbation, a dû se montrer "top" pourra par la suite être un excellent travailleur manuel : il a acquis une formation sur le tas.- Il reste que si dans le passé ils n'ont pas eu à se servir de leurs mains, comme leur excellence dans un ou des domaines se paie forcément par une déficience dans un ou des autres, ils peuvent en effet être des François Perrin ("La chèvre") ou plus rarement Madame Brise tout. Car leur distraction (désarmés, ils pratiqueront le travail manuel par nécessité, avec peine, sans goût), le fait qu'ils n'aiment pas que la matière leur résiste, qu'ils veulent la dominer illogiquement... aboutissent souvent à des catastrophes. Un ASP, rigide, MALADE structurel ne doit (en principe) jamais être forcé (pas plus que l'on ne doit forcer un cardiaque à courir un 100 m) : il va se soumettre certes si la nécessité le requiert, mais le résultat risque d'être destructeur. La vie quotidienne, parfois pratique, d'autres fois administrative (ou autre) est pour lui un monde plein de bruit et de fureur, d'embûches inouïes. Si on le contraint, si on l'oblige à acter comme s'il était non ASP, la crise de panique voire de délire psychotique clastique ne sont pas loin. Mais redite, il a la ressource reliée à son dysfonctionnement (!) de retourner dans sa bulle, de se rétablir à l'aide de ses "rites contre phobiques" cachés à tous, même à lui ! (à ces moments, il semble se dédoubler, agit selon ce qu'il sait d'instinct être réparateur pour lui, même si ça a l'air absurde et s'il ne comprend pas lui-même les raisons de ses choix.. et, une fois rasséréné, oublie aussitôt et le trauma et ce qu'il a dû faire pour se "restaurer".) Un ASP sait reformater son disque dur chaque fois que c'est nécessaire, effacer ses données (qu'importe, sa mémoire les conserve ad aeternam) et repartir à zéro.
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LA SEXUALITÉ ASP, UN PROBLÈME
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Leur maladresse touche souvent leur sexualité: ils n'ont pas les codes pour cela aussi. Là, les femmes sont favorisées -en un sens- car on n'attend pas d'elles qu'elles se lancent. Provocants sans en avoir conscience parfois, mais le plus souvent l'inverse, là aussi ils déroutent. Amoureux, ils ne savent pas le dire.. sont terrorisés et ne finissent par s'y résoudre que lorsque la femme aimée, lasse d'attendre, est mariée avec un autre. Là, pas de risques, c'est fini. Lorsqu'il s'agit d'hommes, on peut les croire misogynes(ce qui n'est pas le cas, ils n'ont guère plus peur des femmes que de tout). Pour les femmes, surtout bien compensées, on a parfois le phénomène opposé : comme elles se forcent tout le temps à regarder "sans voir", un réflexe, il peut y avoir malentendu.*** Une conséquence inconstante est que parfois ils s'apparient.. avec qui veut bien d'eux quelles que soient les différences voire les inégalités entre eux (culture, savoir faire, diplômes, allure etc...) et la personne "choisie", en leur défaveur. Ils le savent et l'acceptent. Sans protester mais sans illusions. Un ASP, même soft voire hyper performant, mais qui sait avoir quelque chose à se faire pardonner, est parfois un être malheureux. 
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* Je suis une ASP assez bien compensée, crois-je ; et j'observe (bien que cela n'ait peut-être rien à voir) que presque tous les hommes que j'ai aimés -ainsi que mes amies- étaient déficients visuels. Un hasard? Peut-être pas. Des gens qui ne pouvaient pas me voir distinctement. Mon père l'était également, assez bien compensé lui aussi sauf en famille et particulièrement envers moi, son unique enfant (indifférent, distant, fuyant) et, malgré une vaste culture -parfaitement bilingue allemand-français-, une allure qui le faisait apprécier de tous et surtout des femmes, des capacités réelles, une grande habileté manuelle (oui!) et une faculté de travail importante -plus quelques diplômes, CAPA droit-, il passa de journaliste -reporter spécial en Allemagne pour un grand quotidien- à mineur de fond.. réparateur de machines à coudre.. vendeur d'aspirateurs, puis redevint journaliste etc.. et se rétablit enfin définitivement avec une petite affaire dans un village qui nous sortit tardivement de la gêne -nous vivions par périodes essentiellement du salaire de ma mère, institutrice-; durant ma scolarité, nous déménageâmes sept fois, et je changeai trois fois d'école primaire et cinq fois de lycée, passant moi aussi d'un très prestigieux de Marseille à un assez mal coté d'Alès, avec au milieu carrément une boîte hantée -entre autres- par de pseudo loubard/es qui m'en firent durement baver -pour simplifier-, l’École Normale d'Aix. [Toutes n'étaient pas de la même eau évidemment mais lorsque la meute est lâchée contre le lapin, souvent, tout le monde gare ses fesses ou regarde ailleurs. Il est possible que, issue d'un bon lycée, j'eusse un niveau forcément différent et peut-être meilleur dans certaines matières (culturelles, langues).. et que l'injustice ait été à la clef d'un harcèlement qui pouvait être de "classe" sociale.. mais l'ASP a à coup sûr rendu les choses plus faciles : on course plus volontiers le lapin qui boîte que celui qui file comme le héros de "la solitude du coureur de fond".] 
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** Il n'est pas innocent qu'ils fassent souvent spontanément des mathématiciens, des philosophes, des intellos pointus : sans "être", sans "ego" ou avec un ego qui n'en est pas vraiment un, ils sont plus facilement que d'autres en prise directe avec le concept, l'esprit, le logos, les êtres mathématiques, physiques : rassurants, pérennes, voire compréhensibles avec des postulats, qui ne vont pas les broyer. Le pied !
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*** Il y a des lustres, un homme dans une couchette de train me prit soudain doucement la main alors que je m'endormais, je sautai de rage.. mais ce n'était pas un violeur ni même un macho : décontenancé, il se confondit en excuses navrées : "Pardon.. excusez-moi.. je.. enfin j'ai cru.. j'ai eu tort.. j'ai simplement pris.. euh.. mes désirs pour des réalités.." Longtemps après je compris qu'il avait sans doute raison : il est possible que je n'aie pas cessé de le regarder SANS LE VOIR, enfermée dans ma bulle -j'étais préoccupée et avais sans doute baissé la garde- et qu'il ait légitimement cru à une invite sexuelle. Il n'était pas mal, moi idem, c'était plausible.

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"Secret de famille, pouvoir ordinaire dans des milieux au dessus de tout soupçon" Hélène Larrivé, Frison Roche éditeur (lien)

mercredi 11 décembre 2013

Le complexe de Rappin, (l'inverse de la résilience)

On parle beaucoup de la résilience, concept joyeux certes (lien) mais rarement de son inverse (d'ailleurs il n'y a pas de nom pour le désigner) que j'appellerais le complexe de Rappin (il s'agit de ceux qui enfants ont bénéficié d'un environnement favorisé voire ultra favorisé et qui sont devenus des criminels particulièrement effroyables) Or si on effectue une recherche sur le sujet on s'aperçoit qu'on ne sait rien ou très peu sur les victimes mais presque tout sur les bourreaux (photos, biographies, blogs..) à charge parfois de justification. Trois cas ici de ce type : Georges Rappin; Patrick Henry; Hugues Pignal. 

NOTE: DANS DEUX CAS, LES VICTIMES SONT DES FEMMES; DANS UN, UN ENFANT

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Georges Rappin



 























A gauche, Rappin qui se faisait appeler "Monsieur Bill", surjouant son personnage de dur avec une exagération pathétique, et à droite, une de ses victimes, dont il a fallu plusieurs heures pour trouver la photo : Dominique Thirel, une jeune prostituée décrite par son entourage comme "gentille, brune, jolie" ; il n'y en a aucune (et même rien du tout) de son autre victime attestée, Roger Adam.. dont la seule chose que l'on sache de lui est qu'il était ,pompiste, ancien déporté (!) et père de trois enfants.. on ne sait pas davantage sur sa compagne. Que sont-ils devenus? La famille Rappin (qui en avait les moyens) a-t-elle été condamnée à les prendre en charge? Mystère.

Rappin donc, un jeune homme du 16ième, (lien) élevé comme tel avec amour et indulgence (jusqu'au bout il fut soutenu contre toute vraisemblance par ses parents, son père ayant cru jusqu'à la fin qu'il avait été victime d'un complot de la pègre qu'il fréquentait assidument).. fut selon son avocat (Me Floriot, ni plu ni moins) étouffé (sic) par un trop plein de sollicitude de la part de sa mère et de sa grand mère, cédant à tous ses caprices (un caprice dans ce milieu représentant l'achat d'un bar, d'une boîte etc..) Complexé par des échecs scolaires successifs, (il se faisait renvoyer même d'établissements privés ruineux et peu regardants et on peut penser que là aussi, "ça devait être la faute des profs") voulant jouer les durs ou plus exactement les macs, il "acheta" Dominique dite Domino à son proxénète et, pour une soi disant dette de sa part, (elle désirait quitter le "métier" et il exigeait une somme qu'elle ne pouvait acquitter) se sentant floué, (par elle et par le "vendeur" qui ne le prenaient pas au sérieux), il la brûla vive (sans doute par maladresse) en prenant tout de même soin d'insister sur les parties de son corps qu'il savait reconnaissables (cicatrices, particularités anatomiques..) idiot mais jusqu'à un certain point... puis se vanta de son haut-fait auprès d'un ami, (croyant ainsi attirer la faveur des caïds)... qui le dénonça. La pègre malgré tout a ou avait ses codes "moraux". Dans la foulée, pour faire poids, il avoua un autre meurtre, celui de Roger Adam, pompiste, qui l'avait traité de petit con, non élucidé et qui ne l'aurait sans doute jamais été.. puis des séries (mais là, invraisemblables) pour être sûr de faire longtemps la "une". De Dominique Thirel, ON NE SAIT RIEN -SI CE N'EST SON PHYSIQUE-, MÊME PAS SI ELLE AVAIT OU NON DES ENFANTS donc a fortiori ce qu'ils sont éventuellement devenus. Condamné à mort et exécuté.

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Hugues Pignal



 















La aussi, il a fallu une recherche assez longue (mais moins que pour Dominique Thirel) pour dénicher une photo de la victime, sa mère adoptive Anne Marie Pignal, et pourtant il ne s'agit pas d'une petite prostituée de Pigalle mais de la richissime veuve du PDG d'Hitachi. Lui aussi aurait été mal aimé par des parents "admirables" mais froids et "inaffectifs" et, n'ayant donc pas bénéficié de suffisamment de câlins (selon son avocat et lui-même) affecté d'un complexe d'abandon (il avait effectivement été adopté à 6 ans)... il compenserait en dépensant d'une manière compulsive effarante même pour le fils du PDG d'Hitachi (20 millions en quelques mois après la mort de sa mère, ce qui mit la puce à l'oreille des flics). C'est justement une menace de restriction de fonds de sa part (elle aurait voulu faire directement hériter ses petits enfants -car divorcé plusieurs fois, il avait quatre gamins- pour leur éviter la ruine) qui aurait motivé l'assassinat... qu'il a toujours nié. Il est récemment sorti de prison, avec un simple CAP.

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  Patrick Henry 

Maintenant
Lors des faits



                          Philippe Bertrand, assassiné à 8 ans 

Lui aussi est issu d'un milieu sans histoires quoique modeste  (lien)   lui non plus n'a pas connu de problèmes majeurs (si ce n'est une scolarité qui ne fut sans doute pas à la mesure de ses capacités, il n'a qu'un simple CAP de cuisinier lorsqu'il quitte le collège) et lui aussi est fasciné par l'argent, le paraître... sauf que lui ne peut pas. Ambitieux compulsionnel, près plusieurs échecs professionnels, il envisage "autre chose". C'est la seule motivation d'un geste non seulement atroce mais surtout absurde (étonnant lorsqu'on verra ensuite son parcours universitaire) : il kidnappe contre rançon le petit Philipe Bertrand, un enfant qu'il connait bien. L'assassinat est donc forcément à la clef. Lamentable ratage, issu des flics qui ont foiré la remise de rançon et l'arrestation prévue? ou de toutes manières programmé? On ne le saura jamais car on n'a pu déterminer à un jour près le moment de la mort de l'enfant. Probablement était-elle inscrite dans le scénario initial. C'est l'hallali.. "à mort".. et Badinter qui trouve là le cas le plus lourd de toute carrière.. donc le plus à même de faire enfin abolir la peine de mort (du reste, il ne s'intéresse pas à l'homme, comme s'il redoutait qu'en voyant le personnage, cela ne trouble son inspiration): si celui-là n'est pas condamné à mort, alors personne ne pourra plus l'être ensuite. (Faux, comme l'observe avec un certain cynisme Patrick Henry lui-même.) Il sauve sa peau et devient un symbole. C'est le fameux "vous ne le regretterez pas", qui après coup sonna de manière ironique.


En prison, malgré une attitude de détenu modèle (parti d'un CAP, il passe une licence de maths et un DUT d'informatique) les gardiens ne l'apprécient guère (ni personne). il n'a pas d'amis (si ce n'est ceux qui peuvent le servir) se montre méprisant et arrogant envers ceux qu'il ne juge pas à son niveau, plastronne, ne redoute rien (même des caïds qui n'aiment pas les tueurs d'enfants). Du reste, il n'avait pas flanché lors d'une "audition" un peu particulière, à un moment où on croyait encore l'enfant vivant, lorsque des flics l'avait amené en forêt de Fontainebleau et mis en joue pour qu'il parle... le coup de feu tiré juste au dessus de sa tête ne l'avait ébranlé. Un dur à sa manière. Il semble aussi n'avoir guère de remords si ce pour déplorer les conséquences sur lui de son acte. Bosseur, il fait fonctionner l'imprimerie qui se met à rapporter pas mal d'argent (à lui aussi). Et il est remis en liberté : il y a des gens formidables qui croient à la réinsertion et qui, comme Badinter pour la peine de mort, ont voulu démontrer que cela était possible même dans le cas le plus "perdu" qui soit. Il est donc engagé par un imprimeur... Comme il a entre temps écrit un livre, (refusé par plusieurs éditeurs puis accepté par un avec avance) toujours âpre au gain, il commence à monnayer ses interviews. (Bizarre.. je croyais que c'était interdit.) Et on sait la suite. Non, il n'a pas changé. Simple vol au départ (rien de très grave) mais il est sous probation.. puis trafic de drogue: il envisageait de s'installer au Maroc pour fonder une entreprise et bien qu'il fût loin d'être démuni, (en prison il était un des rarissime détenus à fort bien gagner sa vie) il avait besoin de "plus" pour repartir dit-il, personne ne voulant l'engager ici où à son seul nom, même un "loueur de garage" (!) le mettait à la porte en l'injuriant. Certes... mais loueriez vous un "garage" à un tel gus? Moi pas ou bien j'irai voir tous les jours ce qu'il y fait. Retour donc à la "perpétuité".

Il ne se laisse pas abattre : grève de la faim pour protester contre ce qu'il appelle sa "triple" peine (il a "purgé" sa condamnation pour trafic de drogue et remboursé son vol, donc se sent "quitte"). Oui mais la perpétuité pour l'assassinat de Philippe Bertrand qui avait été levée sous probation, on en fait quoi? Un cas de jurisprudence. Certains qui l'avaient soutenu l'ont lâché, mais d'autres se sont levés... et le voilà ressorti.

mardi 10 décembre 2013

Le déni et le syndrome de Diafoirus..


Le déni loufoque et sidérant. Il touche tous les groupes sociaux dysfonctionnants totalitaristes, familles et nations, et sont pour les victimes une plaie qui peut les rendre "folles", surtout lorsqu'il s'agit d'enfants : si tout le monde me dit que cette pomme devant moi est une citrouille, c'est forcément moi qui dois être hallucinée. Le même phénomène touche par exemple les nazis, Hitler et ses séides lorsqu'ils promeuvent avec un bel ensemble comme l'idéal de la race, le seul vrai homme.. le bel aryen grand blond aux yeux bleus.. c'est à dire l'inverse de ce qu'ils étaient tous -y compris Goebbels chef du programme de liquidation des infirmes.. qui ÉTAIT PIED BOT* !! sans que personne ne s'émeuve du burlesque de ces professions de foi passionnées et délirantes. Souvent un parent, devant un père agresseur sexuel de ses ou d'un enfant (dont il n'a pas pu ne pas être témoin) agit de même, déniant le fait et clamant haut et fort la parfaite moralité du criminel.. contre sa victime, une perturbée -voire dévergondée y compris lorsqu'elle a six ans.- Ici, les psy sont peu concernés (mais ils le sont tout de même parfois, cf "family life") lorsqu'ils prennent pour argent comptant (c'est le cas de le dire) les propos des parents contre un enfant sans vérification (ce qui du reste dans la psy trad n'est pas leur rôle.)



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L'INVERSE, LE SYNDROME DE DIAFOIRUS




L'inverse : le réel transformé, interprété et romancé sans souci de vraisemblance faute d'explications médicales (d'un problème psy réel) afin de ne pas rester sec. Ici, la mère et la fille étant survenues en moto, la psy réprobatrice supposa illico que la cause de la maladie de l'enfant était le saphisme de sa mère!! Femme + moto = homo, forcément! C'est le syndrome de Diafoirus ("voilà pourquoi votre fille est muette") qui cette fois touche directement les psy et fait des ravages, prétendant découvrir (voire soigner) un "problème" qui n'en est pas un (et en le cas qui n'existe pas)... en laissant de côté celui, plus difficile à résoudre, qui existe et qui va s'aggraver.

Le syndrome de la chaussette trouée.. Et voilà pourquoi votre fille est muette

Suite de (lien)

Lorsqu'un enfant accomplit un geste hors norme (contre lui-même ou contre d'autres) les médecins/juges/psy et tout le public vont tenter de l'expliquer à tout prix et parfois de manière contradictoire et cocasse. "Explications" mortifères car elles aboutissent souvent à dézinguer les victimes directes ou collatérales (la famille, ce qui revient au même, la branche sciée faisant choir celui qui y est accroché.) Le bouc émissaire est toujours la mère. On peut en rire quelquefois. 

Exemples. La mère d'une jeune fille anorexique borderline.. serait "une femme de valeur, de poids, mais insensible, peu présente, hystérique car sans doute lesbienne inavouée*, qui aurait initié sa fille vers un complexe d’œdipe inversé, le père étant la mère et la mère le père, ce qui aurait généré chez celle-ci un sentiment d'indécision sexuelle, de contradiction et de culpabilité qui lui ferait refuser sa féminité etc etc..." 50 E, en partie remboursés par la sécu. Ou mieux mais moins sophistiqué "trop proche de sa fille, la mère en serait devenue jalouse à l'adolescence dans la compétition qui l'oppose en tant que femme à l'amour du père... et désireuse de l'anéantir, avec le consentement de celle-ci étant donné leurs relations fusionnelles et de s'anéantir avec elle etc..."  100 E, dépassement d'honoraire non pris en charge. Voire le top -le plus marrant, et aussi le plus cher- : "elle (la mère) serait une sur douée, fort au dessus de son mari.. contrairement à ce qui se doit (!)  qui n'aurait pas pu exprimer librement ses talents et aurait transféré sur sa fille bla bla.. laquelle ne pouvant fournir se serait condamnée à la diminution de son être pour la rassurer etc etc.." 300 E, non remboursés. Trois séances par semaines de la même eau.

Si refuser de voir un dysfonctionnement parfois majeur, cas le plus fréquent (lien, le cas Anita) est gravissime pour l'enfant, en revanche, en inventer un (ou en susciter un car en psy inventer c'est parfois créer) l'est tout autant. Le syndrome de la chaussette trouée (inventer ce qui n'est pas) est aussi inquiétant (quoique moins grave et moins fréquent) que le déni (refuser de voir ce qui est.) Les deux peuvent coexister : pour ne pas incriminer le père abuseur (cas Anita) la famille incrimine l'enfant abusée. Simple question de pouvoir : on pourra aisément se débarrasser de la jeune fille (la DDASS n'est pas faite pour les chiens) mais pas du père, le pilier social et financier du groupe entier. Les psy (involontairement ou non) jouent ou renforce souvent ce jeu. (Ajoutons que dans les milieux comme celui d'Anita -immigrés pauvres- ils sont très rarement sollicités: ainsi l'enfant qui dans d'autres milieux serait "dépressif" est simplement considéré comme un emmerdeur fainéant sans la moindre excuse qu'il importe de foutre à la porte parce qu'il fait tache. Le syndrome de la chaussette trouée touche essentiellement les milieux intellos favorisés.)






*En ce cas, la mère était arrivée en moto avec sa fille, habillées comme il convient, ce qui semble-t-il avait fortement déplu à la psy.


dimanche 8 décembre 2013

samedi 30 novembre 2013

De qui accepteriez-vous de laver les culottes?




Pas si stupide que ça en a l'air. L'hygiène est un phénomène social et affectif avant tout. Et un prétexte souvent pour nourrir la haine (parfois raciste) en fait primordiale. Un phénomène animal, familial aussi. Mine de rien, cela peut générer dans un couple de graves dissensions. Exemple : un WC bouché qui nécessite de laisser le papier ailleurs (ici, à ciel ouvert ! lien) dégoûtera davantage une bru nouvellement arrivée dans une famille que les membres de plein droit de celle-ci. La merde de la soeur, du frère, de la mère dérange moins que celle de la belle fille et vice versa.


 J'ai compris cela en arrivant dans la tribu de mon ex. Et à ma question: après qui accepterait-tu d'aller aux chiottes sans nettoyer la cuvette? il m'a répondu après toutes mes soeurs et ma mère. Et de qui accepterais-tu à la rigueur de laver les culottes ? idem. J'ai alors réalisé que c'était bien là le noeud du problème : ce n'était pas mon cas.. (mais je l'aurais accepté de ma propre mère ou grand mère, tante.. sans problème.) Par la suite, idem pour mes enfants, dont non seulement l'odeur ne me gênait pas mais même que j'aimais, tant qu'ils étaient allaités (ensuite, non.)

vendredi 29 novembre 2013

Les héros sont fatigués. Heroes are exhausted



Men, especially timid and childish, prefer small women, silly, frightened by spiders and fainting in front of a mosquito : it makes them look great. But they need women brave, strong and resourceful to carry them at arm's length. If they also are sexually unmoved, they prefer frigid women because they require nothing. But they need sexually acting women to overcome their deficencies. To seduce them, they pong (a lapsus! I wanted to say play!) play the heroes. Unuseless most of time. So they fear that they unmask them, what happens inevitably (or they have always guessed without discouraging, on the contrary!) Thus, when they refuse to play the game over time, or when they show a real deficiency (disease, for example) they seek to devalue them.. on other points-pretexts, they can't accept an injured horse that don't carry them as quickly as usual, and leads them to the abyss. And they are afraid they violate the holy omerta. 
  


Les hommes, surtout pusillanimes et infantiles, préfèrent des femmes petites; sottes, effrayées par les araignées et s'évanouissant devant un moustique : cela les fait paraître forts. mais ils ont besoin de femmes courageuses, fortes et débrouillardes pour les porter à bout de bras. S'ils sont aussi sexuellement peu éblouissants, ils les préfèrent frigides car elles n'exigeront rien. mais ils ont besoin de femmes sexuellement actives pour pallier leurs déficiences. Pour les séduire, ils puent (je laisse!) les héros. Ainsi ils redoutent qu'elles les démasquent, ce qui arrive inévitablement (ou qu'elles ont toujours su sans que cela ne les ait découragées, au contraire!) Dinc, (je laisse, mon ordi me fait des farces) lorsqu'elles refusent de jouer le jeu au fil du temps ou lorsqu'elles manifestent elles même une réelle déficience (maladie par exemple) ils cherchent à les dévaloriser sur des points prétextes, ne pouvant accepter un cheval blessé qui, ne les portant plus aussi rapidement qu'avant, les conduit à l'abîme. Et ils redoutent qu'elles ne violent l'omerta sacrée.

samedi 12 octobre 2013

Familles tueuses ou maltraitance infantile puis parentale, réponse du berger à la bergère


"On voit naître y compris de parents engagés des générations d'enfants qui, faute d'un éveil à la vie, sont réduits à n'être que des consommateurs insatiables, blasés et tristes.." (Abattant par exemple des arbres pour le fric.)









Qu'on se le dise ou plutôt se le répète: l'amour intra familial n'est pas donné d'emblée. La famille est un agrégat où se côtoient des gens dont la plupart ne se sont pas choisis. Le couple, du moins en Occident où les mariages arrangés sont rares, si.. mais il n'en va pas de même pour les enfants ou les collatéraux (belle mère, beaux frères etc..) Non, la famille n'est pas le lieu idyllique des publicités pour savonnettes mais souvent celui d'un huis clos mortifère où les rapports de manipulation et de pouvoir sont patents.


L'ARGENT

L'argent d'abord : en principe, le mari/père est celui qui subvient aux besoins, donc celui qui gagne davantage même au cas où la femme travaille (souvent elle met sa carrière au second rang). De fait, s'instaure déjà un rapport faussé. Il décidera pour tous ou en tout cas elle se sentira culpabilisée ; surtout dans les milieux pauvres, elle préfèrera s'épuiser que de se soulager par un achat qui lui aurait facilité la tâche.. comme si son temps et son énergie ne comptaient pour rien PUISQU'ELLE NE GAGNE RIEN. [Note. La courte période où je demeurai au foyer, il m'arriva d'hésiter des heures pour acquérir un peigne à un Fr. quand je suis plutôt panier percé.] Cela peut ne pas poser problème mais si ensuite ça va mal, ce sera reproché à tous coups. Même si ce n'est pas toujours dit explicitement, le principe est "tu ne gagnes rien, donc c'est moi qui décide (du lieu, de la manière dont on vit et de tout ce qui importe..)" Normal dans une certaine mesure pour par exemple éviter de trop longs trajets, mais on est sur le fil du rasoir car ce peut aussi être un prétexte pour imposer un dictat qui n'a rien à voir avec le travail.

De fait, la femme devra plus ou moins passer sous la barre. Si elle a fait des études, possède une certaine passion pour la vie, du travail, cela passera mal. Ainsi se créent des frustrations qui accumulées sur des années, peuvent éroder un couple jusqu'à la haine. L'homme a l'impression d'être exploité, la femme d'être flouée (elle se voit parfois vilipendée, mésestimer, méprisée pour un renoncement qui lui a coûté, double frustration.) Tout se complique et aussi s'éclaire avec les enfants, qui aggravent souvent, involontairement, la situation. En ce cas, les luttes peuvent devenir plus âpres. Ce qu'on tolère pour soi de privations -relatives-, on ne l'accepte pas pour ses gosses.

Ceux-ci peuvent être alors pris en tenaille entre des parents qui pourtant se battent pour eux, l'homme parce qu'il les veut libres et autonomes, faisant fî du confort qui amollit (ou par égoïsme), la femme parce qu'elle les souhaite simplement heureux. On est proche ici d'un rapport de force et parfois presque de prostitution, y compris si la femme travaille (mais, ne peut seule subvenir -selon ses critères- aux besoins des enfants.) Partir, c'est les rendre malheureux, les priver de leur père (même s'il s'en occupe peu), le démolir aussi, demeurer, c'est la galère également, et se démolir. La flèche du désamour est lancée et contrairement à celle d'Achille, elle ne s'arrêtera pas.

Désamour du couple, et désamour de la part des enfants. Pris dans l'étau, ils vont assez vite comprendre comment tirer leur épingle du jeu. En lançant les parents l'un contre l'autre. Ceux-ci, manipulés à leur tour (de manière assez soft au départ, enfantine) fourbiront pourtant leurs armes l'un contre l'autre au cas où ça irait plus mal encore. Le ver est dans le fruit. Lui, inquiet de voir injustement ses enfants s'éloigner de lui (s'il est peu présent, c'est qu'il travaille durement) veut assurer ses arrières. Elle, humiliée de devoir subir ses dictats, aussi. (Le travail répétons le ne résout pas tout.) L'un peut alors jouer de l'attachement de l'autre, le/a menacer de partir, cela joue dans les deux sens. A ce jeu, c'est celui qui est le plus autonome qui gagnera.. Mais l'autonomie s'entend en deux sens, matérielle et affective et parfois un des deux pèche pour l'une tandis que l'autre, pour l'autre. Une compensation s'effectue qui équilibre mais la situation est malsaine; on frôle le chantage ou la prostitution. La rupture est à la clef. Lui est blessé par son désamour, elle, par son autoritarisme qui justement l'a généré. [Dans les cas de trop grande souffrance de part et d'autre, cela peut aller jusqu'à une tentative de meurtre.] C'est fait, elle part.


LIAISONS DANGEREUSES

Les enfants se sépareront donc (la plupart du temps) du père, qui, contrairement à ce que l'on peut lire actuellement, a rarement tendance à les disputer à sa femme partie. Les bagarres ont lieu en général lorsqu'il y a un ou deux enfants en jeu, jamais lorsqu'il y en a six. Bien au contraire! Statistiquement, lors de séparations, l'enfant -surtout jeune- dans la majorité des cas, perd petit à petit tout contact avec le parent qui n'en a pas la garde principale, la plupart du temps le père... qui souvent s'en accommode. Mais lorsqu'il est plus âgé voire adulte, il peut ensuite tenter de le "récupérer" jouant implicitement de sa situation économique meilleure (une carrière bien menée quand elle a plus ou moins raté la sienne) ou en cas d'une mésentente futile avec la mère, il peut aussi enfoncer le coin. Il se séparent donc. Lui veut enfin vivre, pour lui, sans entraves, après cet enfer quotidien que l'on nomme vie de famille. Et il s'est immédiatement réapparié. Avec une compagne prospère, sans charges et douce (il n'a pas refait la même erreur deux fois) qui lui convient mieux ; il renaît et s'ennuie à la fois. Leur vie est faite de mondanités, de relations, sorties, voyages, expositions.. Il a tout oublié de son passé de "sobriété heureuse" -ils avaient décidé autrefois de partir vivre dans le Midi de la terre, ce qui de son fait avait toujours été reporté, soi disant pour économiser un maximum avant de se lancer mais en fait probablement parce qu'il ne voulait pas s'éloigner de sa propre mère, dépendante et tyrannique à la fois-.. ce passé qui lui revient tout de même parfois en brèves bouffées nostalgiques.. les mauvais souvenirs s'effaçant pour laisser place aux bons. Il ne lui est même jamais venu à l'idée qu'elle devait assumer avec ses seuls revenus la charge de la famille autrefois répartie de façon inégale en sa faveur. Cela n'existe pas. Qu'elle se débrouille, elle a choisi.

MALTRAITANCES

Elle rame mais s'en sort. Reste que la vie avec ses enfants est à la fois plus calme (elle ne s'est pas réappariée, elle, ne faisant pas elle aussi la même erreur deux fois) et plus rude. Le plus jeune s'en accommode joyeusement, l'aînée, non. Elle veut revenir avec son père, sa mère y consent.. et celui-ci aussi, bien que n'en ayant pas franchement le désir. De fait, tout à sa vie personnelle et à son travail, il la laissera seule à la maison plusieurs jours de suite (avec de l'argent et le réfrigérateur plein mais enfin seule à 11 ans). La petite fille n'osera pas en parler à sa mère, honteuse sans doute de l'avoir quittée et trop orgueilleuse pour avouer sa détresse (prévue, plus ou moins.) Mais aussi la mère, justement ne veut pas voir (connaissant son mari, elle aurait dû regarder de plus près). Magie de la distance, magie funeste, amertume peut-être, elle a elle aussi "oublié" sa fille... qu'elle revoie pourtant de temps en temps, puis de moins en moins (sa travail l'accapare à présent totalement.) La rupture sera ensuite totale, après une anorexie de l'enfant, gravissime, issue sans doute de la "maltraitance" (son pseudo abandon) qu'elle avait subie. 
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L'autre enfant, plus jeune, ayant bénéficié de plus de stabilité, vivra mieux la situation. Il connait au fond assez peu son père qui durant la vie commune de ses parents n'avait pas le temps de s'en occuper, et qui l'a laissé plus ou moins tomber après la séparation. C'est la mère, préoccupée qu'il ait un jour souhaité la fête des pères .. à son propre frère (!) qui va insister pour les faire se rencontrer les week ends (c'est elle qui le conduira chez son père, sans jamais entrer, dans la maison que celui-ci vient d'acheter pour lui, une maison qu'elle aurait voulu autrefois pour les enfants mais qu'il avait toujours refusée -"plus tard", toujours-.) Mais le courant n'est jamais totalement passé entre le père et le fils. L'éloignement marque à jamais. C'est alors qu'elle reviendra à cette intention habiter le rez-de-chaussée de la maison, une vie pas tout à fait commune mais qui a l'avantage de le rapprocher de son père et du lycée où elle veut qu'il finisse sa scolarité. Malentendu : lui avait cru ou feint de croire à une réconciliation quoiqu'elle ne lui ait pas caché la raison de son aménagement provisoire. Ulcéré par cette proximité-séparation (bien qu'il ait déjà à cette époque sa compagne).. qui dura 3 ans, il piquait parfois des crises, tambourinait à la porte le soir etc... Le bac de Dimitri passé (après une scène plus violente que les autres où il la saisit à la gorge -elle se dégagea-) elle repartira dans le midi avec son fils, peu après. 

UN PÈRE CINQ ANS APRÈS

C'est cette fois la rupture (totale) avec son père.. assumée à présent par sa mère qui ne fit plus d'effort pour les rapprocher. On n'y pense presque plus. Les années passent.. Et c'est cinq ans après (toujours conforme aux statistiques!) que le père sera désireux de retrouver son fils devenu adulte. Un peu tard. Sa fille, bien qu'il l'entretienne partiellement, l'a totalement abandonné, elle refuse de le voir -ainsi que sa mère- et, malgré sa compagne, il se sent seul, ayant raté ce qui pour lui comptait le plus, sa vie de famille... (qu'il n'a en fait jamais vraiment assumée.) Culpabilisé? Peut-être. Le jeune homme vit donc à ce moment avec sa mère dans le midi, une vie heureuse dans la campagne cévenole qui lui convient (quoique rude).. Passionné d'informatique, il n'a jamais fini ses études d'architecture et envisage de fonder une boîte. Il cèdera finalement aux chants des sirènes et reviendra à Paris. Celui-ci, contre l'avis de sa mère, lui a acheté un taudis (avec l'argent commun qu'il a conservé).. qu'il lui demande de réparer, un moyen de pratiquer enfin in live l'architecture qu'il a lâchée. Et d'autre part, il envisage de démolir et de reconstruire la maison familiale à demi brûlée (un accident). C'est la rupture avec la mère. Leur tristesse est telle qu'ils ne se téléphonent même plus. Ils ne s'étaient jamais quittés avant.

Mais les travaux du taudis ont  traîné en longueur (de son fait? Du fait de son fils? chacun diverge sur la question). Trois ans après, c'est la catastrophe annoncée : un arrêté de péril sur le taudis concernant tout l'immeuble. La mère est appelée à la rescousse par le père, effondré qui "ne peut plus assumer un tel enfant" dit-il. Les plans de la maison sinistrée aussi ont duré (deux ans!) mais sont enfin finis... Elle la trouve occupée par son fils et sa compagne qui la maintiennent vaille que vaille en état, en déshérence.. Son mari l'a fuie pour se réfugier chez son amie dans un appartement ultra chic d'un quartier idoine.. Et c'est là aussi le drame annoncé. Le première affaire semble se résoudre mais les plans de la maison (enfin finis!) prévoient l'abattage de deux arbres. Elle refuse. La tension est de plus en plus vive.. Son fils incrimine son père, (c'est lui qui veut l'abattage des arbres) alors qu'en fait c'est lui.
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Dimitri a changé. Devant son amie, il se montre envers elle arrogant, distant, parfois méprisant. (Alors qu'elle mentionne qu'elle a partiellement raté sa carrière pour maintenir une vie familiale minima, et lui reproche implicitement de s'être fait acheter par rapport au taudis qui lui cause tous ces soucis, il s'exclame "ta carrière? Quelle carrière ?") Pour la faire céder, il use de tous les moyens : ces plans, c'est "sa" vie, "son" avenir etc.. Elle craque un peu : voir son ex vivre de telle manière, un mode de vie opposé à celui qui était le leur, son fils, idem, sa maison et surtout son jardin, désolés.. C'est là que Dimitri la rembarrera assez sec ("chacun sa merde"). Quant à sa compagne, elle lui suggèrera même de consulter... "pour son bien".. (!) Puis ce sera l'acte impensable, inimaginable : il appellera son père (que par ailleurs il affirme détester car celui-ci, après l'avoir embarqué dans cette restauration, refuse dit-il de lui en fournir les moyens -ce point est plus discutable-) à la rescousse CONTRE SA MÈRE parce que celle-ci "fait peur à sa compagne qui est malade, très sensible et fait de la tachycardie.." Une forfaiture impensable de la part de qui ne pouvait ignorer l'extrême tension entre eux. 

PETITS SECRETS EN FAMILLE
OU MALTRAITANCE IGNORÉE

Et c'est encore le drame annoncé, la scène ultra violente au cours de laquelle le père lui hurlera qu'il voudrait la voir morte et être capable de la tuer de ses propres mains (puis il se dédira ensuite) une scène semblable à celle qui avait motivé sa fuite dix ans auparavant.. que le jeune homme affirme avoir ignorée (possible mais peu plausible, pour ne pas le traumatiser, sa mère ne lui avait rien dit, une erreur sans doute, à vouloir trop protégéer ses enfants, on les accable parfois.) Un homme qui n'avait jamais levé la main sur sa femme peut cependant la tuer.
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La rupture est consommée à présent entre tous les membres de cette famille dont aucun cependant pris individuellement n'est un vrai salaud, à l'exception peut-être de Dimitri* : la fille avec les deux parents (bien que financièrement elle dépende en partie d'eux); le fils avec lequel les relations étaient intenses, idem ; les deux enfants (séparés en fait depuis le plus jeune âge de Dimitri), de même ; et les deux parents, également  (c'était déjà le cas avant mais les proportions sont à présent démesurées).. Les arbres seront préservés. Un meurtre a été évité. Elle va s'en retourner, ponts totalement rompus avec tous. Vendra la maison cévenole de sa famille qu'à présent elle ne veut plus céder au personnage effarant qu'est devenu son fils. Lui, amoureux s'accommodera de la perte de sa mère (moins peut-être de celle de la belle maison.) Le père finira ses jours dans le luxe qui fut son mode de vie autrefois et qu'en dépit de ses virulents dénis, il n'a jamais au fond cessé de cirer. Aucun des enfants n'aura d'enfants (ils s'y sont pris trop tard tous deux, croyant toujours que les choses, comme leurs parents, devaient se plier à leur vouloir. Mais la biologie n'est pas soluble dans les caprices et "plus tard", souvent, c'est "jamais." Une famille comme une autre... qui heureusement finit là.  

LE "MALTRAITE" DEVENU MALTRAITANT, LE "PERVERSIFIE" DEVENU PERVERS


* A la décharge de Dimitri, son père a toujours manifesté une préférence flagrante et injuste pour sa soeur, plus âgée, donc qu'il a davantage connue.. (peut-être aussi en raison de sa maladie dont il se sentait responsable ?) et surtout qui, lors de la séparation, l'avait "choisi", lui -selon elle pour lui éviter un trop grand traumatisme-..("Mariane a eu une voiture, moi un carembar").. bien qu'elle le traitât assez mal (contrairement à son fils, de caractère en principe assez conciliant y compris vis à vis de son père).. sa soeur exigeant de l'argent mais ne voulant pas le voir (!).. sa soeur qui refusait de voir sa mère (son père pouvait ainsi stigmatiser les lacunes de sa femme bien qu'il en fût ensuite de même pour lui).. plus valorisante, aux brillantes études quand lui n'avait pas fini les siennes etc.. Il arriva même, au temps où Marianne, rejetant violemment sa mère, consentait encore à voir son père (du bout des lèvres, rarement) et à ce que qu'il lui téléphone.. qu'au cours de leurs brèves entrevues avec sa femme, prétendant devoir l'appeler urgemment (!) il s'isolât ostensiblement pour lui parler, à voix basse.. exigeant qu'elle ne s'approchât pas.. "parce que sa fille ne voulait "plus rien avoir à faire avec elle". Cela la blessait terriblement, c'était sans doute le but : il montrait ainsi que lui avait maintenu des "relations" avec leur fille, fussent-elles uniquement financières, elle, non. Il l'incriminait aussi pour son anorexie. Par la suite, ce fut l'inverse ; sincèrement inquiet du résultat funeste de cette rupture pour sa fille, il demanda/pria/supplia sa femme de tenter de la revoir. C'est elle qui refusa (elle voulait que cela vienne d'elle).. Il le lui reprocha alors (une mauvaise mère qui se fout de ses enfants). Le fait est que, devenue quasi indifférente, il n'avait plus de coin à enfoncer pour la blesser. Là, c'est la jeune fille qui en paya durement le prix.


 Par la suite, l'affaire s'éclairera : c'est Magali qui lui a demandé d'appeler son père pour "se protéger" de sa mère (mais Dimitri y a consenti sans démentir le "risque" donc il est lui aussi responsable.) Perverse? Jouant double jeu elle aussi? Pas sûr. Elle aurait eu vent d'un épisode au cours duquel la mère se serait montrée violente contre son fils, allant jusqu'à crever les pneus de sa voiture -celle de la mère qu'il voulait prendre de force-. L'histoire en réalité est simple : Dimitri revenait d'une fête avec quatre "amis", complètement drogués et voulaient partir (à Paris) avec ce véhicule (qui de plus n'a que deux places.) Qui lui a conté l'histoire de manière à ce qu'elle passe pour folle? QUI a essayé de la faire passer pour folle? Dimitri? Impossible.Mais encore une fois il n'a pas démenti ! Alors, qui ? Elle insiste, il botte en touche, gêné, puis accuse.. sa sœur. La mère ulcérée prend son téléphone pour la questionner, ne pouvant croire que sa fille, bien qu'elle ait rompu les ponts avec elle, ait pu ainsi la dézinguer, devant Magali surtout : bien que ne voulant pas la voir, Marianne a pour elle une estime qui confine à de l'admiration et ne permet à quiconque de la critiquer (même si elle se l'autorise, devant elle seule.) Magali alors lui avoue qu'elle sait l'histoire.. par ses propres protagonistes, (les quatre drogués) venus à la maison... Ces mêmes "amis" que Dimitri, revenu à lui après l'histoire, avait incriminés (il avait assuré à sa mère les connaitre assez peu et ne plus jamais les avoir revus.) Il a donc menti, il est resté en relations avec ceux-là, même qui l'avaient menacée.. (sans qu'il n'intervienne -il se "justifiera" en disant qu'il était complètement stone-) et a consenti à l'image faussée que sa compagne avait de sa mère. Le drame final est donc issu d'une manipulation indirectement de Dimitri.

Celui-ci n'en est pas à sa première ni même à sa seconde : un jour que (fâché avec sa mère qui lui avait interdit d'aller en  grande banlieue voir un ami) il avait au cours d'une crise quitté la maison en tshirt (en plein hiver).. et l'avait laissée toute la journée jusqu'au soir dans l'angoisse (appels à tous ses amis, à son mari, à la police, aux hôpitaux etc..) il avait de même incriminé son père auquel il avait téléphoné (et qui, pour la maintenir dans l'angoisse, ne lui aurait rien transmis voire pire, aurait nié être au courant de quoique ce soit).. Et celle-ci, étant donné leurs mauvaises relations, l'avait cru lui contre son mari (qui pouvait parfois se comporter de la sorte). C'était faux.  Dimitri est donc pervers : pour la première affaire, il incrimine ses "amis" drogués (mais lui l'est aussi ce jour là) ; pour la dernière, sa soeur; et pour l'autre, son père..