jeudi 18 juillet 2013

Un secret de famille, les hommes battus, suite du cas Léna, le syndrome de Stockholm


Suite de "le cas Léna" (lien)

Un drame familial.. 

Configuration : Lena, prof retraitée et auteur, fille unique, issue de Line Bragance, instit, décédée… Son cousin germain David, également enfant unique, de 5 ans plus jeune qu’elle, ouvrier retraité, issu de Luc Bragance, le frère de Line, (également de 5 ans plus jeune qu’elle) décédé, ouvrier puis patron du café l’Estaque, à St Julien ; friqué, l’affaire marchait bien.

Adèle Sanchez, femme de David. Cadette d’une famille portugaise (ouvriers, bosseurs, traditionalistes, catho, très soucieux d'ascension sociale) dont le père et la mère ont chassé l’aînée enceinte, laquelle est devenue prostituée et a disparu nuit et brouillard. La petite, Anita, sa fille, abandonnée à 3 ? ans. A la demande implicite de Adèle qui lui assurait que la DDASS l’avait arrachée à une famille aimante qui ne pouvait plus la retrouver (!) Lena en 15 jours l’a localisée, vue et a tenté de la remettre en contact avec sa « famille ». EN VAIN, rejet des grands parents, et de tous, plus ou moins patent. L’histoire de la petite arrachée aux « siens » par des méchants fonctionnaires de la DDASS était une fable. Peu après, mais elle avait déjà 17 ans (?) la DDASS a imposé (à la demande de la petite) aux Sanchez de la recevoir, au départ avec un tiers éducateur. La relation s’est très mal passée, tant du côté de Adèle que de celui des grands parents (pire). En revanche, Anita est venue souvent chez Lena (qui venait en vacances chez sa mère Line) qu’elle affectionnait, et vice versa.

Configuration géographique : la maison familiale Bragance échut à Line puis, à sa mort à Lena et la terre fut découpée de sorte que sur la parcelle jouxtant, Luc fasse construire sa propre maison, à présent habitée par David et Adèle, Luc et sa femme étant morts. Les deux habitations de David et de Lena se trouvent donc à un jet de pierre. Une clôture symbolique, puis sur les exigences de Lena, nous allons voir pourquoi, plus importante.

La petite Anita dévoila autrefois à Lena et à tous qu’elle était le fruit d’une relation incestueuse entre son père (et grand père) et sa mère : elle affirmait même en avoir été témoin (même après son expulsion, il venait à Marseille où elle résidait et l’enfant les avait vus ensemble au lit le soir comme un couple « normal ») c’était selon elle la raison du rejet de sa mère et d’elle même par sa grand-mère et par Adèle (rejet violent, insultant, Lena en a été témoin direct.) Lena avait de longues conversations avec la petite en pleine détresse qui affirmait également que son grand père avait elle aussi tenté de la violer, elle s’était défendue fortement et depuis refusait de les voir. Adèle, très imbue de position sociale, fière de son mariage avec David, se montrait très dure avec la jeune fille dont les révélations qu’elle diffusait partout dégradaient selon elle l’image de respectabilité sociale de sa famille qu’elle voulait à tout prix préserver. La petite mourut assez jeune, épuisée par le calvaire qu’avait été sa vie, un demi suicide à l’alcool. Lena ne l’apprit que par hasard, longtemps après. Anita était adorée de tous ceux qui la fréquentaient, à la fois jolie et brillante, marrante.

Adèle, qui était obèse, est une victime du médiator : cardiaque, pouvant mal marcher, diabétique etc.. Sevrée après l’interdiction, son caractère s’aigrit. David disait vivre un enfer, ce qui était corroboré par ce qu’on pouvait entendre chez lui. Dans le couple, elle est dominante et il semble que leur fille unique Marie Chantal, très influençable (par sa mère) prenne le relais. David vient chez Lena comme s’il s’agissait de sa propre maison, avec sa bénédiction.. quoique parfois (rarement) cette omni présence puisse la gêner dans son travail. Lui par ailleurs effectue toutes sortes de travaux sans qu’elle ne le lui demande, même si cela la gêne parfois. (Il lui arrivait d’arranger la maison à son gré, la plupart du temps cela correspondait et Lena lui était reconnaissante… mais il arrivait qu’il le fasse sans son accord voire même malgré son désaccord, notamment lorsqu’ils s’agissait de travaux qu’elle jugeait dangereux.) Leurs relations, très fortes, sont celles de grande sœur à petit frère (ils ont en partie été élevés ensemble), Lena ayant souvent protégé son cousin autrefois, plus fragile qu’elle. Cela demeure.

Adèle, sans le montrer ou indirectement, sembla au fil du temps prendre ombrage de ces relations (qui renforçaient son mari pour lequel elle éprouve un mépris non dissimulé tout comme sa fille à présent) qui remettaient en cause sa position de dominante. Lena, elle, le valorisait, à juste titre. Petit à petit, du fait d’Lena, leurs relations se délitèrent et elle ne la voyait jamais.

Peu après la mort de Line (qui avait bouleversé et fragilisé Lena) l’attitude de Adèle envers elle empira. Elle n’attaque, et indirectement, que des gens en position de faiblesse -et toujours se sert d’un autre qu’elle juge plus fort et plus à même de porter sa cause- et au contraire se soumet à ceux qu’elle redoute. Line, la «chef» de la famille (n’oublions pas que Luc lui aussi était le petit frère ! qui l’avait sans doute dévoilée depuis le début n’existait plus, Lena qui avait été son rempart contre elle n’avait plus de raison d’être ménagée, au contraire ; on aurait pu croire que Adèle tentait de se venger de Line des années après.. sur sa fille qui pourtant l’en avait protégée. (Au départ, il y avait eu quelques disputes entre Lena et sa mère à son sujet, la fille protestant contre les rares petites remarques désagréables de Line que Adèle avait pourtant avalées avec le sourire, presque servile ; par exemple, un jour que, au bord de la piscine, celle-ci se plaignait de son obésité, Line lui avait répondu de simplement moins manger. Cela avait généré une dispute par la suite entre Lena et Line, Lena reprochant sa dureté à sa mère.)

Quelques jours après l’incinération de Line, par une chaleur accablante, Adèle donna avec sa propre famille (sans Anita bien sûr) une fête joyeuse le soir dans son jardin qui jouxte donc celui de Lena (un anniversaire) si bien que celle-ci, pleurant de chagrin, berçant l’urne de sa mère sur les genoux, entendait à côté les bruits de verres, de vaisselle et les rires de convives un peu pompettes. Lorsqu’elle le reprocha à David, celui-ci, accablé (sa tante Line l’avait beaucoup gardé, même à demeure pour le rattraper scolairement, était restée à son chevet tout le temps pendant sa convalescence d’une opération qui s’était mal passée.. etc) répondit « Je n’ai pas eu mon mot à dire, tu le sais bien, jamais. »

Cela monta encore d’un cran ; peu après la mort de sa mère et à peu près au moment de sa séparation d’avec son mari resté à Lille, donc fragilisée à deux titres, Lena reçut une lettre signée de David.. (qui en fait était  une réponse à une lettre qu’elle lui avait adressée mais qui avait été lue par Adèle, qui ouvre tout le courrier et transmet… ou pas) une lettre abominable, dans laquelle « il » lui disait qu’elle était (en substance) « quelqu’un que personne ne pourrait jamais aimer, une frustrée qui ne supportait pas de voir un couple heureux comme le sien (!) dans lequel tout était parfaitement limpide (!).. et où personne n’avait de motivation cachées (!).. que, n’ayant pas eu de famille aimante et notamment un père indifférent (exact en partie), elle ne cherchait qu’à semer la merde partout dans des familles heureuses.. qu’elle n’avait jamais connu l’amour (sous entendu que son mari l’avait balancée -exact en partie-) et qu’elle ne connaîtrait jamais le bonheur etc… » deux pages maladroites exsudant d’une haine si intense qu’elle en était impensable. Soufflée, Lena rompit toutes relations avec David et ils ne se revirent plus jamais durant (4 ? ans). C’est par hasard, après l’enterrement de son père, lorsqu’il lui demanda pourquoi elle ne l’avait pas appelé quand elle l’avait trouvé mort dans le jardin en rentrant le soir qu’elle apprit la vérité. Elle hurla « après la lettre que tu m’as écrite, j’aurais préféré crever ». « Quelle lettre ? » etc.. Non seulement il ne l’avait pas écrite mais qu’il n’avait pas eu non plus (?) sa propre lettre.. qui était en fait une lettre presque d’excuse après une banale querelle, dans laquelle pour la première fois elle avait mentionné une agression sexuelle de la part de son père -et non un viol- unique et jamais réitérée. Lena, estomaquée qu’une telle manipulation fût possible, lui demanda alors de demander des comptes à sa femme, ce qu’il fit, sans succès apparemment, elle esquiva ou prétendit qu’elle avait écrit pour toute la « famille » (!!) Là, la position de Lena changea : elle qui avait toujours encouragé David à rester avec sa femme, le réconfortant de sa tristesse, cette fois, exigea qu’il retrouve sa dignité, fût-ce par une séparation provisoire ou définitive (ce qu’il envisageait depuis longtemps mais sans oser franchir le cap, Lena lui conseillant de patienter, Adèle était malade, elle avait été une belle fille attentionnée etc.. -mais aussi sa belle mère garda sa fille durant tout sa jeune enfance, ce que Adèle prit comme un dû et même une faveur qu’elle lui faisait, ce qui était tout de même excessif-.) 

Les relations en furent au point que David, malheureux, venait toujours (presque tous les jours) chez elle, mécontent lorsqu’elle partait à Lille ou à Arles, mais par contre elle ne pouvait même pas le joindre y compris dans des cas graves, ni évidemment aller chez lui, ce que du reste elle ne souhaitait pas. Lorsqu’il y avait vraiment une urgence, elle mettait un signe (un pantalon au bout d’un bambou, visible de son atelier mais non de son appartement où se trouvait sa femme, comme pendant la guerre lorsque Luc, maquisard, venait chez sa mère et que Line, pour l’avertir d’un danger, mettait un tissus à « sécher » à un endroit convenu !!) et David venait… lorsqu’il l’avait vu. Parfois tout de suite, parfois pas. Jamais elle n’avait appelé jusqu’alors chez lui.

Mais avant-hier, fraîchement revenue de Lille et un peu surexcitée, il y eut bel et bien une urgence : le fils de Lena avait besoin avant 5 h un quart d’un document qu’elle avait laissé sur un lit dans l’entrée.. et elle le cherchait en vain. David par gentillesse avait changé la configuration du hall, enlevé le lit (!) pour installer une cuisinière à la place… Elle retourna tout pendant 2 h et demi, fébrile, puis lui téléphona POUR LA PREMIERE FOIS. Elle eut Adèle. « Bonjour, est-ce que tu peux me passer David ? » Adèle, sur un ton extrêmement agressif « Ah c’est Lena ! Tu es à la gare je suppose ? Je ne sais pas s’il est là.. » (ce qui sous entendait qu’elle allait encore déranger son cousin, ce n’était pas le cas, elle était revenue de Lille en voiture et comme elle n’y était pas allée depuis 3 ans, de dérangement il n’y en eut que peu) « Non je suis ici.. mais à la limite cela ne te regarde pas ». David prit alors la com. « Où as-tu avait mis le document qui était sur le lit ? » « Je ne l’ai pas vu, je vais venir. » Elle l’attendit. En vain. C’était fichu pour son fils de toutes manières, il était plus de 5 h et demi.

Il survint enfin vers le soir, (7 heures) dans un état pitoyable, en coup de vent, comme s’il avait peur (c’était le cas) et s’il lui fallait retourner au plus tôt. « Elles m’ont fait un drame pas possible, Marie Chantal est pire que sa mère, elle l’a montée contre moi, je ne la reconnais pas, elles n’ont aucun respect pour moi, je suis une merde, j’ai peur, je ne compte pour rien, je vais tout vendre et partir sinon je me tire une balle dans la tête, je n’en peux plus, c’est l’enfer que je vis  etc.. » Lena le calma. « Arrête tes âneries, tu as tout pour toi, tu es futé, pas mal de ta personne, tu as pour vivre largement, ton boulot te passionne, ne te laisse pas dézinguer par qui ne te vaut pas etc.. » Il pleurait, effondré, jamais elle ne l’avait vu ainsi, elle eut peur. « Assied toi, je fais du café, et remet toi enfin. Réagis».. « Non, je suis rien, j’ai peur, d’ailleurs, elles vont venir.. » (On aurait dit qu’il attendait un régiment de gestapistes.) Lena répondit « Ah mais non, ici c’est chez moi, je le leur interdirai ! » « Tu ne les connais pas, tu ne connais pas S., c’est une furie, sa mère l’a montée contre moi et pourtant, qu’est-ce que j’ai pu faire pour elle.. » .. « C’est ce que nous verrons, calme toi.. »  Et en effet peu après la petite surgit et ouvrit le portail d’en bas, hors d’elle. Lena fit barrage. « Je veux te voir » .. « Pas maintenant » .. « Si, et je te verrai (ton extrêmement agressif) » .. « Je t’ai dit pas maintenant, après je veux bien, mais ailleurs.. » Finalement la petite referma en effet le portail, de plus en plus remontée, criant  « je vais passer par en haut » (il y a un passage à travers la clôture, qu’emprunte David pour que sa femme ne le voie pas lorsqu’il vient chez Lena.) « Je te l’interdis » .. « C’est ce qu’on va voir… » Et puis là ce fut pire : « parce que tu es occupée (insistant sur « occupée ») avec mon père ? » La jalousie pathologique de Adèle (jalousie et envie à la fois car Lena a incontestablement mieux réussi son existence qu’elle à tout point de vue) qu’elle a transférée sur sa fille explique cette réaction anormale et hystérique, le sous entendu étant qu’Lena avait des relations physiques avec son frère. Et hélas en effet voilà que surgirent par derrière la maison, Adèle et la petite. Encore plus remontées, la petite surtout. Propos un peu incohérents « je viens parce que tu as osé téléphoner chez moi (!) donc je viens, et je resterai » -apparemment elle est extrêmement perturbée (regard fixe, gesticulations à quelques mètres de Lena, s’avançant encore, propos loufoques).. « D’ailleurs je ne suis pas chez toi mais chez l’oncle et la tante (?!!) et je partirai si je veux et je ne veux pas, c’est comme ça, ça durera ce que ça durera, c’est moi qui décide, c’est mon père, tu as téléphoné donc je viens et je reste.. »

La jeune fille, enfant unique surinvestie par sa mère désireuse qu’elle réussisse socialement, ce qu’elle-même avait raté (le fait est que, même si sa position d’épouse de David Bragance était bien meilleure que celle qu’elle avait subie à cause de sa famille d’origine -abandon de l’aînée et de la petite Anita, prostitution de la mère, interdiction de faire des études, statut social et intellectuel précaire, ses parents ne parlant toujours pas français au bout de 60 ans etc..- elle avait raté toutes ses ambitions professionnelles et à présent aussi sa vie affective-) et dont le père avait depuis toujours été réduit au rôle exclusif de faire valoir et pourvoyeur financier et matériel… la jeune fille s’avéra ce soir là une petite peste déchaînée impressionnante. Au milieu des invectives, elle et sa mère assurèrent (en hurlant) en vrac que c’était bel et bien David qui avait écrit la lettre, ce qu’il nia, accablé, tentant de les entraîner, en vain. « Tu ne veux pas me parler mais moi je veux et c’est moi qui décide etc… » .. « Je t’ai dit que je voulais mais pas maintenant, mais à présent étant donné ton attitude en effet je ne le veux plus.. » .. « Parce qu’il faut un rendez vous pour te voir? ».. « En quelque sorte, oui, il faut que je consente».. « Mais tu te prends pour qui ?  (rires des deux femmes qui se regardaient à tout instant) Tu es une merde.. ».. « Je vous demande de partir et immédiatement.. ».. « Non, on reste et on restera tant qu’on voudra »… le ton montant encore, Lena finit par appeler la police… après avoir évoqué en parlant à Adèle (laquelle la traitait de folle ou hystérique, en opposition à elle si parfaite) le drame de Anita, enfant d’un inceste entre son grand-père et sa mère et entraînée à la mort par le rejet impensablement cruel qu’elle avait subi chaque fois… Là, la petite vacilla, s’arrêta net et se tourna vers sa mère comme pour lui demander si c’était vrai, Adèle botta en touche (« c’était des conneries »).. et Lena lui lança « tu vois maintenant pourquoi j’hésitais à te parler, j’aurais aimé que cela se passât autrement ».. La petite, sur le choc de la révélation, ne dit rien, et la police arriva.

Stupeur, Adèle et S se montrèrent alors parfaitement calmes d’un seul coup, comme si on leur avait lancé une douche froide ou si le plan d’un scénar avait été mal monté. « On venait juste discuter.. c’est tout… c’est elle qui s’est énervée, on comprend pas pourquoi.. (!) » assurèrent-elles avec un bel ensemble (!) tandis que Lena, dérangée, décoiffée, hirsute (l’accusation implicite d’inceste l’ayant mise hors d’elle) donnait l’image d’une hystérique. (Note : lors d’une agression, c’est souvent l’agressé, blessé, surexcité, parfois incohérent, qui paraît inquiétant tandis que l’agresseur lui, calmé par le geste qu’il a prévu et organisé, semble plus aimable… si bien que l’on inverse parfois les responsabilités d’un drame. Il serait bon que certains gendarmes soient formés en psy de manière plus pointue.) Elle essaya de s’expliquer, un des policiers la rembarra. Puis il demanda enfin à qui était la maison. « A moi » et ordonna aux deux femmes -mais aussi à David !- de partir. Lena (et lui qui avait peur de se retrouver seul avec elles) tenta en vain de s’y opposer (elle redoutait que la scène ne se poursuive et ne s’aggrave chez eux, ce qui d’ailleurs fut bel et bien le cas, et qu’il ne finisse par faire une bêtise, dont il avait parlé). Tous partirent donc, les deux femmes faisant semblant d’être tout à fait calmes. Quand jouaient-elles la comédie ? Mystère. Restée seule avec d’autres policiers, puis avec le premier revenu après les avoir raccompagnées, soulagée par le départ des deux furies, Lena put s’expliquer normalement, quoique tremblant encore, ils semblèrent comprendre et l’un d’eux lui dit qu’il n’y a pas d’inceste entre cousins (oui mais ici la configuration est plutôt fraternelle). Lena en profita pour leur parler du risque qu’elle courrait en restant là (voir la suite) et ils lui dirent d’aller porter plainte le lendemain, ce qu’elle fit. Elle appela des copains (puis son ex mari) et ils parlèrent toute la nuit, dans sa galerie de la rue Désiré, jusqu’à 5 h. David vint évidemment vers le soir tard et il sembla rasséréné (un peu) de parler avec eux. Lena redoutait qu’elles déboulent encore -elles savent où est la galerie et devaient se douter que Lena, trop épuisée, n’ait finalement pas eu la force d’aller ou à Arles ou à Lille. Elle avait fait ses bagages en vitesse et empilé tout dans sa voiture à la hâte, y compris son chien, le seul animal qu’il lui reste (il est probable que les autres ont été empoisonnés) et s’était arrêtée rue Désiré à St Ambroix morte de fatigue.. Mais d’après David, il n’y avait plus de risques car elles avaient simplement voulu faire un clash encore plus violent que les autres qui avaient tous échoués, (la lettre etc..) pour les séparer, cette fois définitivement.

L’ex mari de Lena l’appela de Lille, briefé par la petite qui lui avait assuré que David avait bel et bien écrit la fameuse lettre… que ni elle ni sa mère n’avaient été violentes (!) loin s’en faut, elle voulait juste parler à Lena, qui, très agressive, s’y était refusée inexplicablement (!) etc… du reste Adèle aimait beaucoup Lena (!) et l’avait toujours défendue lorsque des « gens », et il y en avait plein (!!?).. l’attaquaient etc.. La manip, Lena la connaissait bien, l’ayant appris par des amis que cela avait ulcéré, était en réalité de l’incriminer mine de rien ; une réflexion déplaisante à son sujet mais toujours vague, jetée au passage, suivie de la conclusion toujours identique « mais je l’aime bien QUAND MEME car c’est ma cousine ».. ou, si cela avait mordu -rare car Lena est plutôt aimée dans le village- la « défendre » ensuite (!) C’est le principe de l’ambulancier qui écrase intentionnellement un piéton pour se vanter ensuite de l’avoir amené à l’hôpital.) David à qui Lena passa la com dut s’expliquer une fois de plus, dire (à mi mot car devant l’ex mari de Lena comme devant tous il parle peu, pas, ou en dessous du réel de 3000 m) le calvaire qu’il vivait et cachait (plus ou moins) depuis des années contre lequel Lena tentait de le protéger (contrairement à ce que pensait Adèle, Lena avait milité pour qu’ils restassent ensemble au départ). David exposa aussi qu’elle se souciait malgré tout de la santé de Adèle, surfant sur le net à propos des problèmes du médiator.. et des autres médicaments qu’elle prend, après qu’il les lui ait indiqués. Son état de santé est préoccupant. Ce qui peut expliquer ses réactions. (Le sevrage aux amphet, ce qu’est le médiator ! peut générer des troubles psy manifestes et graves, paranoïa, etc.. David dit qu’elle n’est plus la même depuis qu’elle en a pris et surtout arrêté. Il semble qu’on soit dans le cas de figure d’une décompensation de quelque nature qu’elle soit, idées délirantes, jalousie pathologique (son allure physique à laquelle elle tenait beaucoup, fût-ce maladroitement, effectivement s’est dramatiquement modifiée) ... qui tombe sur son mari et ensuite sur Lena ou sur tous ceux qui tentent de le protéger d’elle.) Ce soir là, après la scène, (qui comme prévu avait recommencé lorsqu’il fut contraint par les gendarmes de retourner chez lui avec les deux furies faisant mine d’être calmes provisoirement, les cris résonnaient pendant que Lena faisait ses bagages) David avait sur les bras des marques impressionnantes. Lorsque sans y penser il releva ses manches, Lena (et des copains qu’elle avait appelés) les vit « Qu’as-tu fait? » ..  Il parut troublé «Je me suis griffé avec des ronces » et il les rabaissa en se retournant, honteux. Faux : il s’agissait de quatre marques larges, régulières comme des traits, espacées de 1 cm.. manifestement des griffures humaines et il ne les avait pas lorsqu’il était chez Lena juste avant.