A savoir : la plupart des suicides d'adolescents, d'adultes ou de vieillards -la majorité sont le fait de gens âgés- sont annoncés -parfois très clairement-. L'adage "qui en parle ne fait pas" est totalement inexact. Par parenthèse, il en va de même des meurtres (!) : presque toutes les femmes victimes de leur compagnon -ou d'autres- ont été menacées de mort au préalable et souvent plusieurs fois, avec détails. Lors des plaintes, les policiers, les gendarmes -surtout autrefois- évaluaient rarement le risque réel de "passage à l'acte", désabusés, désinvoltes... jusqu'au drame "imprévisible" (lien).
C'est pourquoi il faut être à l'écoute, et pas seulement des adolescents. Ne jamais négliger une réflexion qui peut passer pour excessive, ironique, au second degré, une menace, une attitude inappropriée... Il est navrant ensuite d'entendre "on ne savait pas" ... "on ne pouvait pas se douter que"... "il semblait si incapable de faire ça..." Il n'y a pas de profil visible de meurtrier, de suicidaire ou du moins ne le perçoit-on qu'après, lorsque l'acte est commis. Trop tard. Le seul indice fiable est sa parole -et il n'en est pas avare-... que l'on ne prend pas en compte.
On ne savait pas ? Si, on savait, oui, on devait se douter, et oui, par facilité, par ignorance, par indifférence, on a laissé filer. Il est plus facile de douter voire même d'incriminer un individu qu'un système. L'hypocrisie est quelque fois flagrante, à l'exemple d'une ado qui avait prévenu plusieurs fois que si on la laissait à l'école normale -en le cas, d'Aix en provence- où, plus jeune que les autres, isolée, elle était quotidiennement harcelée par une bande et par des profs, elle ne "tiendrait pas" et se tuerait ; "crise d'adolescence banale, ça lui passerait", moqueries même -on l'avait surnommée le saule pleureur et chaque lundi, une des caïds de la meute s'interrogeait à voix haute en riant : "elle ne s'est pas suicidée ce week end ? Quel dommage!"-
C'est pourquoi il faut être à l'écoute, et pas seulement des adolescents. Ne jamais négliger une réflexion qui peut passer pour excessive, ironique, au second degré, une menace, une attitude inappropriée... Il est navrant ensuite d'entendre "on ne savait pas" ... "on ne pouvait pas se douter que"... "il semblait si incapable de faire ça..." Il n'y a pas de profil visible de meurtrier, de suicidaire ou du moins ne le perçoit-on qu'après, lorsque l'acte est commis. Trop tard. Le seul indice fiable est sa parole -et il n'en est pas avare-... que l'on ne prend pas en compte.
On ne savait pas ? Si, on savait, oui, on devait se douter, et oui, par facilité, par ignorance, par indifférence, on a laissé filer. Il est plus facile de douter voire même d'incriminer un individu qu'un système. L'hypocrisie est quelque fois flagrante, à l'exemple d'une ado qui avait prévenu plusieurs fois que si on la laissait à l'école normale -en le cas, d'Aix en provence- où, plus jeune que les autres, isolée, elle était quotidiennement harcelée par une bande et par des profs, elle ne "tiendrait pas" et se tuerait ; "crise d'adolescence banale, ça lui passerait", moqueries même -on l'avait surnommée le saule pleureur et chaque lundi, une des caïds de la meute s'interrogeait à voix haute en riant : "elle ne s'est pas suicidée ce week end ? Quel dommage!"-
Elle l'a fait. Et avec une superbe unanimité, camarades, personnel, enseignants et même parents -certes effondrés- ont affirmé ne s'être doutés de rien, chacun renvoyant la faute à l'autre. Elle a survécu, non indemne. TOUS ensuite se sont renvoyés la balle hystériquement, lui demandant sans vergogne dès son réveil du coma (!) -sourde provisoirement-, embusqués tels une meute de chacals, de les dédouaner -donc d'incriminer les autres... et par écrit si possible-. Cette ado, c'était moi. C'est ainsi que je suis entrée dans la vie d'adulte. Sans illusions. HL
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