mardi 12 février 2013

Les Cosettes de L'immaculée Conception de Marie, ici il y a juste 40 ans



D'après : Yolaine M - Source : Mediapart

L'heure des excuses et de la reconnaissance est venue. "Je suis désolé pour ces personnes qui ont vécu dans un tel environnement" a déclaré mardi 5/2/2013 le Premier ministre irlandais. Un peu court. "L’Etat devait apporter le meilleur soutien possible" a-t-il ajouté. Un peu vague. Elles vivent pour la plupart au Royaume-Uni et refusent de revenir en Irlande. 

Les esclaves des Magdalena 
Sisters Convents

Entre 1922 et 1996 on estime à plus de 10.000 le nombre de femmes qui furent internées sur ordre de la justice, de l'Etat (26% ), de l’Église ou de leur propre famille dans les couvents-bagnes  des Magdalena Sisters Laundries (laveries). Elle sont celles dont personne ne veut, qui font tache malgré elles, mères-célibataires, filles désobéissantes, prostituées, orphelines, enfants nées hors mariage, de l’inceste, de viol. Placées parfois dès leur plus jeune âge, elles ont dû toute leur vie laver le linge de familles bourgeoises, des hôpitaux et de l'armée sans salaire ni espoir de sortir un jour et la plupart y sont mortes. QUESTION : OU ET A QUI ALLAIT L’ARGENT QU’ELLES RAPPORTAIENT ?
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Margaret était l'une d'elles. Arrivée au bagne à 2 ans et 4 mois en 54, on lui a aussitôt donné le nom de Magdalena N. 322. Avant 5 ans, elle préparait le petit-déjeuner pour 70 enfants dès 4 heures de matin, ne connaissait rien du monde extérieur et ne savait pas ce qu'était l'argent. Elle est tombée enceinte derrière ces hauts murs (livreur, ouvrier, viol ?) et n’a revu ses jumelles qui lui avaient été retirées à 7 semaines que 23 ans plus tard grâce à leurs propres recherches… et elle est morte en 2003 à 51 ans.
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Pour l'opposition et les associations de victimes, le "je suis désolé" passe mal. Crainte de devoir verser des indemnités trop importantes à ces survivantes qui, pour la plupart, ne réclament rien car souvent elles ne veulent pas que la famille qu'elles ont réussi à fonder connaisse la vérité sur leur passé ?
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ICI MAINTENANT, IL Y A PEU DE TEMPS (EN 58)
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QUID DES PETITES FILLES COMME VIVETTE, RECUEILLIES PAR DES RELIGIEUSES TOUT CE QU’IL A DE PLUS CONVENABLES, VOUÉES A L’OUVOIR [APRÈS AVOIR APPRIS QUELQUES RUDIMENTS, LIRE, ÉCRIRE, COMPTER, LE CERTIF PARFOIS OU POUR LES SURDOUÉES COMME ELLE, LE BREVET]… C'EST-A-DIRE A COUDRE, LESSIVER, CUISINER ET SERVIR LES "DEMOISELLES" [LES PENSIONNAIRES PAYANTES DE BONNE FAMILLE] QUI ÉTUDIAIENT NORMALEMENT ET DEVINRENT QUI MÉDECIN, FEMMES DE NOTABLES, OU PROF? UNE BOITE QUI EXISTE ENCORE, DRAINE TOUJOURS LA BOURGEOISIE, RELATIVEMENT RENOMMÉE. CA NE SE PASSE PAS AU SIÈCLE DERNIER MAIS EN 58. DE L’ARGENT RAPPORTE PAR LEUR TRAVAIL [ELLES COUSAIENT ET BRODAIENT AUSSI POUR DES CLIENTS EXTÉRIEURS] ELLES NE VOYAIENT JAMAIS LA COULEUR. PAR LA SUITE, LORSQU’ELLES AVAIENT 16 ANS, ELLES DEVENAIENT BONNES : LES FAMILLES BOURGEOISES VENAIENT SE FOURNIR AU COUVENT CAR PEU EXIGEANTES, BOSSEUSES ET TRÈS RELIGIEUSES, ELLES ÉTAIENT PARTICULIÈREMENT APPRÉCIÉES.